Apple accusé par Bruxelles d’avoir abusé de son pouvoir de marché dans les paiements mobiles


Les régulateurs bruxellois ont accusé Apple d’avoir enfreint le droit européen de la concurrence en abusant de sa position dominante dans les paiements mobiles pour limiter l’accès de ses concurrents à la technologie sans contact.

Les enquêteurs antitrust craignent que le groupe technologique américain n’empêche ses concurrents d’accéder aux puces « tap and go » ou à la communication en champ proche (NFC) pour bénéficier de son propre système Apple Pay, a indiqué lundi la Commission européenne dans un communiqué.

Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de l’UE en charge de la politique de concurrence, a déclaré que Bruxelles avait « des indications selon lesquelles Apple a restreint l’accès des tiers à la technologie clé nécessaire pour développer des solutions de portefeuille mobile concurrentes sur les appareils d’Apple ».

Elle a ajouté que la commission avait « jugé au préalable qu’Apple avait pu restreindre la concurrence, au profit de sa propre solution Apple Pay ».

Si elle est confirmée, « une telle conduite serait illégale en vertu de nos règles de concurrence », a déclaré Vestager. L’entreprise pourrait faire face à des amendes pouvant atteindre 10% du chiffre d’affaires mondial si les accusations sont maintenues.

L’accusation de l’UE est la dernière d’une série d’enquêtes antitrust ouvertes contre le géant de la technologie à Bruxelles. Apple fait également l’objet d’un examen minutieux sur la manière dont il peut désavantager ses rivaux sur l’App Store en prenant 30% de certains frais d’abonnement tout en refusant à certains services la possibilité de dire aux utilisateurs qu’il existe d’autres moyens de mise à niveau. Cette affaire a été ouverte après que le service de streaming musical Spotify s’est plaint à la commission il y a plus de deux ans.

Les nouvelles accusations interviennent après que Bruxelles a approuvé deux textes législatifs historiques, dont la loi sur les marchés numériques, visant à limiter le pouvoir des grands groupes technologiques.

Dans ses conclusions préliminaires sur la dernière affaire, Bruxelles a déclaré qu’elle considérait qu’Apple « jouit d’un pouvoir de marché important sur le marché des appareils mobiles intelligents et d’une position dominante sur les marchés des portefeuilles mobiles ».

Les conclusions de l’enquête ont ajouté : « Apple Pay est la seule solution de portefeuille mobile pouvant accéder à l’entrée NFC nécessaire sur iOS. Apple ne le met pas à la disposition des développeurs d’applications tiers de portefeuilles mobiles. La technologie NFC « tap and go » est intégrée aux appareils mobiles Apple pour les paiements en magasin. »

Apple a déclaré : « Nous avons conçu Apple Pay pour fournir aux utilisateurs un moyen simple et sécurisé de présenter numériquement leurs cartes de paiement existantes et aux banques et autres institutions financières de proposer des paiements sans contact à leurs clients. Apple Pay n’est qu’une des nombreuses options disponibles pour les consommateurs européens pour effectuer des paiements et a garanti un accès égal au NFC tout en établissant des normes de pointe en matière de confidentialité et de sécurité.

« Nous continuerons à collaborer avec la Commission pour garantir que les consommateurs européens aient accès à l’option de paiement de leur choix dans un environnement sûr et sécurisé. »

Vestager a déclaré : « Les paiements mobiles jouent un rôle de plus en plus important dans notre économie numérique. Il est important pour l’intégration des marchés européens des paiements que les consommateurs bénéficient d’un paysage des paiements compétitif et innovant.



ttn-fr-56