Set tout le monde l’attendait, y compris le roi Charles III. Après 14 ans de règne conservateur à Westminster, même le quartier de Londres où se trouvent aujourd’hui le palais de Buckingham et les autres palais royaux se retrouve sous le contrôle du parti travailliste. La Grande-Bretagne a un nouveau Premier ministre, Sir Keir Starmer, et le souverain quitta aussitôt l’Écosse, où il passa ses derniers jours, pour regagner la capitale.
Le roi Charles III approuve l’installation de « l’ami » Sir Keir Starmer
L’une des tâches les plus importantes du roi, dans des occasions comme celles-ci, est précisément d’accueillir à la cour le Premier ministre nouvellement élu et d’accepter son investiture. Starmer, 61 ans, est le troisième premier ministre du règne de Charles, d’après Liz Truss et Rishi Sunak. Et le premier, parmi les innombrables connus au cours de ses 75 ans, avec lequel le souverain peut dire qu’il a quelque chose en commun.
La poignée de main au palais de Buckingham
Une formalité, celle du premier rencontre entre le roi et le nouveau premier ministre dans l’une des salles du palais de Buckingham qui, entre poignées de main et quelques plaisanteries, ne dure que quelques minutes. La seule exception a été faite en septembre il y a deux ans, avec l’inauguration de Liz Truss. La reine Elizabeth, qui se trouvait alors à Balmoral et déjà malade, ne bougea pas, obligeant le nouveau premier ministre à se rendre rapidement en hélicoptère en Écosse pour ce qui aurait été le dernier engagement officiel de la souveraine.
Les idées antimonarchistes de Starmer, « pardonnées » à la cour
En 2014, Charles, encore prince de Galles à l’époque, a décidé d’attribuer le titre de Monsieur à Starmer, procureur général et l’un des meilleurs avocats britanniques en matière de droits de l’homme. De son propre aveu, dans sa jeunesse, le leader travailliste avait même évoqué la possibilité d’abolir la monarchie – il a immédiatement abandonné les idées républicaines et anti-monarchistes – mais cela ne semble pas avoir nui à sa réputation à la cour. La reine Elizabeth n’était que trop heureuse d’approuver son nouveau titre.
Starmer, un écologiste comme Carlo
La rencontre d’aujourd’hui avec Sir Keir Starmer donnera à Charles l’occasion de réfléchir à un moment historique non seulement pour la nation mais aussi pour son règne. Le roi, pour faire court, s’entend très bien avec Starmer.
Les deux ont des idées similaires sur les questions sociales, non seulement sur les solutions pour la lutte pour l’environnement et l’immigration, mais aussi sur les relations – plus étroites – avec l’Union européenne. Et les médias britanniques n’en doutent pas : cela permettra au souverain d’intervenir comme jamais auparavant dans les affaires gouvernementales (ce qui lui serait au contraire interdit par la constitution).
Que se diront Carlo et Starmer chaque semaine ?
Désormais, le roi aura des rendez-vous hebdomadaires « à huis clos » avec le nouveau Premier ministre au palais de Buckingham – des réunions qui, pendant les vacances écossaises de Charles, auront lieu en ligne. Avec sa promesse de vouloir changer le pays, le ramener aux lauriers du passé, Starmer informera le roi de toute l’actualité gouvernementale, et le souverain l’écoutera attentivement, laissant échapper quelques commentaires destinés à rester secrets. Deux hommes souvent décrits individuellement comme « ennuyeux » mais qui, ensemble, semblent destinés à former une alliance résolument inhabituelle – et potentiellement incassable – pour la monarchie et la renaissance de la Grande-Bretagne.
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