Tadej a triomphé en fin d’étape avec le géant alpin, devenant également leader du classement général. Un exploit réalisé par deux champions italiens. Et dans deux cas sur trois, la victoire finale est également arrivée
Gagner l’étape du Galibier et porter le maillot jaune : mission accomplie pour Tadej Pogacar. Le Slovène a enflammé la quatrième étape du Tour de France, attaquant dans la montée alpine puis devançant ses derniers poursuivants dans la descente. Sans aucun doute une grande épreuve de force, rendue encore plus précieuse par le scénario dans lequel elle s’est produite. Dominer un hameau doté d’une colline comme le Galibier, puis endosser le symbole de la primauté est un exploit digne d’une légende cycliste. Mais prédit-il avec certitude le triomphe final ? En tenant compte des éditions précédentes et des étapes dans lesquelles l’ascension est devenue cruciale, quelques idées peuvent être tirées.
scène et maillage
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Si faire la fête sur la scène du Galibier est un honneur pour quelques-uns, il y a encore moins de vainqueurs qui ont combiné succès partiel et leadership. Ce sont deux Italiens. Le premier d’entre eux fut Gino Bartali : le grimpeur toscan triompha à Aix Les Bains-Grenoble, septième journée du Tour de France 1937, portant également le maillot jaune. Il n’a cependant pas eu l’occasion de jouir du symbole du record car une chute l’a contraint à l’abandon le lendemain. Bartali récidivera 11 ans plus tard : Gino remporte Briançon-Aix les Bains et prend le maillot jaune à Louison Bobet, remportant ainsi la Grande Boucle pour la deuxième fois de sa carrière. Le Galibier, cinquante ans plus tard, a également couronné Marco Pantani : d’un sprint dans cette montée, le Pirate s’est envolé vers la victoire, détrônant Jan Ullrich. Le grimpeur italien signe ainsi ce qui est, pour l’instant, le dernier doublé Giro-Tour.
dominateurs
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Sept autres coureurs ont également remporté l’étape du Galibier et porté le maillot de leader, mais pour eux, il s’agissait d’une confirmation de leur place au sommet. Le premier fut le Français Henri Pellissier en 1923, qui remporta Briançon-Genève en tant que leader du championnat. Il fut imité par son compatriote André Leducq en 1930 et 1932. 20 ans plus tard c’était le tour de Fausto Coppi, dominateur incontesté de l’édition 1952. L’étape remportée par Pogacar ressemble à celle proposée en 1972, avec une arrivée à Valloire. Eddy Merckx a gagné, mais il n’a pas été le premier à franchir le Galibier : l’honneur est revenu à Joop Zoetemelk. Le grand perdant de cette journée, Luis Ocana, a pris sa revanche l’année suivante en triomphant à nouveau en jaune lors de l’étape alpine. Enfin, en 1984, c’est au tour de Laurent Fignon de dominer le hameau du Galibier, soulignant sa supériorité.
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