Le leader de l’AfD de Thuringe, Björn Höcke, a de nouveau été condamné pour un slogan nazi interdit. Le tribunal régional de Halle a infligé une amende de 16 900 euros. 1 juillet 2024 | 0:20 minutes
Le verdict n’est pas encore définitif – il faut s’attendre à ce que les avocats de la défense de Höcke fassent appel, comme ils l’ont fait lors du premier procès. La Cour fédérale de justice se saisirait alors de l’affaire.
Il y a quelques semaines, le tribunal régional de Halle a condamné l’homme politique de l’AfD à une amende de 13 000 euros pour avoir utilisé un slogan nazi interdit. Le verdict n’est pas encore juridiquement contraignant.14 mai 2024 | 2h20
Il suffit de compléter le slogan par le public
Malgré tous les parallèles, il existe également des différences entre les deux processus.
Le premier cas concernait un discours prononcé par un homme politique de l’AfD à Mersebourg. Höcke a conclu par ces mots : « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne. » La dernière partie de cette triade est la devise de la Sturmabteilung (SA), l’aile paramilitaire du NSDAP.
Le slogan relève du délit pénal d’utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles (article 86a du Code pénal) et est interdit – à condition que son utilisation soit délibérément liée à l’époque nazie. Le tribunal a considéré que cela était prouvé dans son verdict car, selon le juge président Jan Stengel, l’ancien professeur d’histoire était « un homme éloquent et intelligent qui sait ce qu’il dit ».
L’Office pour la protection de la Constitution peut continuer à classer l’AfD comme un cas présumé d’extrême droite. Ce que le verdict signifie pour le parti – l’analyse en direct sur ZDFheute.13 mai 2024 | 24:22 minutes
De l’avis du tribunal, il s’agissait également d’une « utilisation » au sens de l’article 86a du Code pénal : Höcke veillait consciemment à ce que le public complète le slogan, selon le président du tribunal Jan Stengel.
Höcke se présente comme une victime de la justice politique
« Quand on voit les efforts nécessaires dans le processus et les déclarations qui sont impliquées ici, il faut alors parler d’un procès-spectacle », a déclaré le chef de l’AfD, Tino Chrupalla, à propos du deuxième procès contre le politicien de l’AfD Höcke.28 juin 2024 | 7h10
Höcke, à son tour, a mis une quarantaine de minutes pour prononcer son « dernier mot ». Le procureur « a lancé des propos polarisants ». En conséquence, l’aile droite de l’AfD s’est présentée comme une victime d’un système de justice soi-disant politique. Il n’est jugé que parce qu’il s’appelle Björn Höcke. Il a menacé que les procès contre des membres de l’AfD feraient l’objet d’enquêtes par des commissions d’enquête parlementaires.
Pas de suspension de ses fonctions pour Höcke
« C’était un jugement politique », précise Stengel. Höcke teste à plusieurs reprises les limites de ce qui peut être dit par des provocations constantes et essaie de les repousser – le président du tribunal a donc déclaré en vue de faire compléter le slogan des SA par l’audience de Höcke :
Ils le voulaient.
Jan Stengel, juge président
Daniel Heymann travaille dans la rédaction de ZDF Droit et Justice.