Dominique Boutonnat, producteur de cinéma et directeur du plus grand institut du cinéma de France, est emprisonné pour avoir abusé sexuellement de son filleul. Le tribunal correctionnel de Nanterre a statué vendredi. Il écope d’une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis. De plus, il lui est interdit d’entretenir des contacts avec la victime pendant trois ans. Immédiatement après la condamnation, Boutonnat a annoncé qu’il quittait ses fonctions de chef du Centre national du cinéma et de l’image animation (CNC).
Selon son filleul, Boutonnat l’aurait agressé sexuellement lors de vacances en Grèce en 2020, alors qu’il avait dix-neuf ans. Boutonnat nie. Alors que l’enquête pénale était déjà en cours en 2021, il a de nouveau été nommé à la tête du CNC par le gouvernement français en 2022. Le CNC est l’institut le plus important du monde du cinéma en France et dépend du ministère français de la Culture. Le tribunal correctionnel a désormais autorisé Boutonnat à purger sa peine d’au moins un an à domicile, avec un moniteur à la cheville.
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Les militants réclamaient la démission de Boutonnat depuis le début de l’enquête policière, mais il ne s’est pas conformé dans un premier temps. De nombreuses critiques ont été formulées récemment à l’encontre d’hommes occupant des postes établis au sein de l’industrie cinématographique française, car plusieurs affaires #MeToo sont actuellement en cours. Par exemple, le célèbre acteur Gérard Depardieu (75 ans) fait actuellement l’objet d’une enquête dans une affaire de viol et a été accusé d’inconduite sexuelle par près d’une vingtaine de femmes.