La Cour suprême d’Israël demande des éclaircissements sur les camps de prisonniers


JERUSALEM (dpa-AFX) – La Cour suprême d’Israël a demandé un rapport aux autorités de l’État sur les conditions de vie dans le camp de prisonniers de Sde Teiman, créé pour les militants palestiniens. La Cour suprême exige notamment des éclaircissements sur la nourriture fournie aux détenus ainsi que sur leurs options en matière de soins médicaux et d’hygiène personnelle, ont rapporté dimanche les médias israéliens.

L’armée a installé le camp de Sde Teiman près de la ville de Beer Sheva, dans le sud d’Israël, après l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas islamiste et d’autres groupes le 7 octobre de l’année dernière. L’armée y détient des suspects et des militants terroristes arrêtés au cours de la guerre à Gaza. Ils y seront interrogés et détenus jusqu’à un procès ultérieur.

Selon l’interprétation israélienne, ce sont des « combattants illégaux ». Cela signifie qu’en tant que membres d’une organisation terroriste, ils ne bénéficient pas de la protection d’un prisonnier de guerre et que la troisième Convention de Genève, qui contient des règles détaillées sur le traitement des prisonniers de guerre, ne s’applique pas à eux. Cette pratique est controversée au niveau international.

Parmi les prisonniers figureraient de nombreux Palestiniens qui ont été capturés par erreur ou sur la base d’informations et d’évaluations incorrectes.

D’anciens détenus, des groupes de défense des droits humains et des lanceurs d’alerte israéliens, notamment d’anciens médecins, ont dénoncé à plusieurs reprises des actes de torture et des violences contre les prisonniers. Entre autres choses, des prisonniers auraient été battus, abusés sexuellement et blessés. Ils devaient souvent endurer des positions forcées et douloureuses. Pour de nombreuses personnes, les attaches de câble qui leur liaient les mains n’ont pas été retirées pendant longtemps. Les blessures causées par cela n’ont pas été soignées. C’est pourquoi des amputations auraient même eu lieu. L’armée israélienne nie ces allégations. Selon sa déclaration, aucune pratique illégale n’est connue.

Au total, 4 000 Palestiniens de la bande de Gaza seraient détenus à Sde Teiman pour une période plus ou moins longue. Ces dernières semaines, l’armée a décidé de transférer les prisonniers vers d’autres centres de détention. La Cour suprême a décidé dimanche d’exiger des éclaircissements. Plusieurs organisations israéliennes de défense des droits humains avaient déjà soumis une pétition./gm/DP/he



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