Pourquoi Alcalá Norte n’est pas un battage médiatique absurde


L’album d’Alcalá Norte est l’un de ceux qui ont suscité le plus de conversations ces derniers mois, notamment dans le milieu underground. Des concerts à guichets fermés, des ventes de vinyles qui ont largement dépassé les attentes, une recommandation de Rosalía et un compte de X qu’elle ne cesse de créer.

Certaines voix pensent que le leur ne survivra pas au battage médiatique, ou que le compte anciennement connu sous le nom de Twitter finira par le tuer. Mais il semble difficile pour tout malheureux TT de se retrouver dans le futur avec les chansons qui composent ses débuts. La mejor prueba de que Alcalá Norte no son un hype es que se puede escribir una crítica de su disco sin ni siquiera mencionar la que es una de las canciones más potentes, ‘420N’, mi favorita desde la primera escucha y nuestra Canción del Día aujourd’hui.

Évidemment, le grand hymne de l’album sera toujours « The Canyon Life », déjà une phrase toute faite avec laquelle nous vivrons pratiquement pour toujours. Mais la personnalité que dégagent presque tous les autres est impressionnante.

« Le Sang des Pauvres » parle de conscience et de lutte des classes car « seulement huit familles partagent le pain, et si vous gagnez un pain supplémentaire, ce sera par hasard ». « Les enfants » plaît à Ronaldo, mais aussi à La Marseillaise (« Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé »). « Superman » parle des commandes de Glovo qu’il portait sur son dos, mais aussi de celles d’Ukraine et de Tunisie. « Westminster », l’un des plus apocalyptiques, répète : « J’ai entre les mains le décret secret de Dieu », comme s’il s’agissait d’un hit du Nudozurdo. ‘Le Roi des Juifs’ non seulement répète « Je sens un picotement froid » mais ajoute également un deuxième refrain instrumental réalisé au clavier et qui est de la pure new-wave. « Ne pleure pas, Dr G » parle du néonazisme car il est dédié à Goebbels et aux garçons avec leurs coupes de cheveux. J’ai un attachement particulier à ‘Elfo Street’ car un jour je regardais un appartement sur Elfo Street (SPOILER : c’était de la merde). Et ainsi, cela pourrait continuer. Il est impossible de confondre une chanson d’Alcalá Norte avec une autre et c’est là le grand atout que joue cet album pas du tout surfait : la manière dont on identifie facilement ses 11 morceaux. «Bakala norte mix» passé via Autotune inclus.

Notre chanson du jour aujourd’hui, ‘420N’, mêle politique et consommation de drogue, tandis que la base rythmique est complètement frénétique. Cela a un lien avec le kraut et aussi avec le type de dance rock que des groupes aussi différents que Gang of Four ou B-52 ont essayé à la fin des années 70.

Rivas a confirmé que le triple sens de « bien faire des pâtes » a été parfaitement compris par son public. Il l’a raconté lors d’un entretien avec notre collègue Gabriel Cárcoba : « La chanson parle de la fabrication du BHO, qui est une sorte de haschisch formé à partir d’une pâte chauffée. Tu mets ça dans une casserole, et je fais des spaghettis dans une casserole. Ce sont aussi des pâtes. Les enfants de la chanson veulent aussi gagner de l’argent. Je voulais jouer avec les trois choses en une seule phrase et ça ne s’est pas bien passé du tout, mec, parce que ça peut bien s’intégrer dans l’argent de la nourriture et de la drogue, mais je ne sais pas si ça s’intègre si bien dans le argent. Puis j’ai réalisé qu’au bowling, la foule apprécie cette phrase et la crie, donc je l’aime beaucoup.

Tu veux plus? Et ce refrain « dans la chambre à gaz, on va devenir riche » ?



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