La commission parlementaire des relations extérieures appelle la communauté internationale à mieux protéger les lanceurs d’alerte. C’est ce qu’affirme une résolution d’Ecolo-Groen, qui a reçu mercredi le feu vert de la Commission. Les partis d’opposition PVDA et DéFI regrettent que le parlement n’exhorte pas le gouvernement à accorder l’asile politique au fondateur de Wikileaks, Julian Assange.
Assange est actuellement détenu au Royaume-Uni. Plus tôt ce mois-ci, un juge britannique a décidé qu’il pourrait être extradé vers les États-Unis, qui veulent le juger pour publication d’informations militaires classifiées et espionnage.
Selon Amnesty International, il risque d’être victime de violations des droits humains dans une prison américaine. S’il est reconnu coupable, l’Australien risque 175 ans de prison.
Appel à la communauté internationale
La commission des relations extérieures de la Chambre a voté mercredi pour voter une résolution sur la protection des lanceurs d’alerte comme Assange. Dans ce document, le Parlement appelle la communauté internationale à protéger la liberté d’opinion et la liberté de la presse, et à ne pas extrader les journalistes ou les lanceurs d’alerte qui risquent d’être torturés ou d’autres traitements inhumains.
« Il est indigne de l’État de droit que des héros qui font éclater la vérité dans l’intérêt public soient persécutés ou languissent en prison », a déclaré le député écologiste Wouter De Vriendt. « Les citoyens ont le droit de connaître la vérité et ceux qui l’exposent au risque de leur vie ou de leur carrière doivent être protégés par la loi. »
Transposition de la directive européenne sur les lanceurs d’alerte
Au niveau belge, le texte demande que la directive européenne sur les lanceurs d’alerte de 2019 soit transposée dans le droit belge, comme indiqué dans l’accord de gouvernement, et de le faire « de manière ambitieuse ».
Un premier projet de résolution appelait également le gouvernement à considérer les journalistes et les lanceurs d’alerte comme l’un des groupes cibles prioritaires lors de l’octroi de visas humanitaires. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle favorable aux personnes qui n’ont normalement pas le droit de séjourner en Belgique, sur laquelle peut se prononcer le Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. Mais en consensus avec d’autres parties, une formulation plus large a finalement été choisie pour protéger les lanceurs d’alerte, selon Groen.
La résolution a reçu le feu vert mercredi de la commission des relations extérieures de la Chambre. Seul le parti d’opposition N-VA a voté contre, le Vlaams Belang s’est abstenu.
« Occasion manquée » selon l’opposition
Le député du PVDA, Nabil Boukili, a qualifié de « scandaleux » que le texte n’appelle pas le gouvernement à accorder l’asile politique à Assange. « Ce qui reste est un texte vague », a-t-il déclaré. François De Smet (DéFI) l’a également regretté. « C’est une grande occasion manquée. »
De Vriendt a souligné que l’octroi de l’asile politique n’est en aucun cas une compétence du gouvernement fédéral, car le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) en décide de manière autonome. Une résolution du PVDA qui demandait l’asile politique pour Assange a été rejetée quelques instants plus tard.
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