Nervosité parmi les acheteurs et les concessionnaires : « Personne ne sait si vous pourrez réellement encaisser une prime pour votre voiture électrique lundi »


Des clients agités qui craignent de perdre 5 000 euros. Des concessionnaires automobiles qui ne savent pas comment les calmer « parce que ce n’est pas la politique qui décide ». C’est le résultat de l’incertitude concernant la prime flamande pour les voitures électriques. Sera-t-il clair d’ici lundi quand le guichet numérique ouvrira ?

Barbara Debusschère

«Cinq mille euros, c’est bien sûr beaucoup d’argent pour presque tout le monde», explique Bart September, conseiller commercial chez Volvo De Smet à Zellik. « Nous recevons désormais des appels téléphoniques de clients inquiets. Ils ont commandé une voiture électrique précisément parce qu’ils comptent sur la prime annoncée depuis un certain temps par le gouvernement flamand. Et nous, en tant que vendeurs, avons également convaincu les gens qui hésitaient à opter pour notre EX30 électrique en parlant de ce premium. Mais cette prime est désormais menacée. Cela provoque certainement beaucoup de stress pour les acheteurs et les vendeurs.

Traxio, la fédération des concessionnaires automobiles, constate également des tensions croissantes entre les clients et les concessionnaires automobiles. « Les gens qui ont déjà commandé une voiture deviennent nerveux », déclare le porte-parole Filip Rylant.

Le problème : le guichet numérique devrait ouvrir lundi pour ceux qui souhaitent demander une prime, mais la politique n’est toujours pas résolue. Vendredi, le gouvernement flamand tentera de trouver un compromis au Conseil des ministres.

La prime très controversée s’applique à tous les particuliers qui ont commandé une voiture entièrement électrique coûtant moins de 40 000 euros, immatriculée à partir du 1er janvier de cette année et commandée au plus tôt le 25 septembre de l’année dernière. Le gouvernement flamand souhaite également encourager les particuliers à passer à l’électricité.

Mais désormais, la prime est menacée car des questions se posent concernant le financement. La ministre de la Mobilité Lydia Peeters (Open Vld) a prévu 20 millions d’euros pour cette année, ce qui signifie que 4.000 acheteurs potentiels de voitures pourraient bénéficier de la prime en 2024. Toutefois, un avis du Conseil d’État précise que cela pourrait ne pas suffire à offrir une prime à chaque demandeur. Le tribunal craint que de nombreux candidats puissent se présenter et que la Flandre menace alors de violer le « principe d’égalité et de confiance ». Cela stipule qu’un gouvernement doit donner à chaque citoyen les mêmes opportunités.

Peeters doit donc proposer vendredi un nouveau modèle de financement. « Les gens peuvent être sûrs que la prime viendra cette année », dit d’une voix apaisante son porte-parole Aidan Renquin. « Nous avons pris à cœur les commentaires du Conseil d’État et veillerons à ce que tous ceux qui remplissent les conditions puissent en profiter cette année. »

Le showroom Volvo Automobilia à Tielt, où est présenté le tout nouveau EX30 électrique.Image Wouter Van Vooren

Selon la nouvelle proposition, Le matin Comme on pouvait le voir, Peeters suggérerait vendredi que la prime devrait s’appliquer en 2024 et 2025, mais plus en 2026, comme prévu. Cela libérera 32 millions d’euros et Peeters espère que ses partenaires de coalition lui permettront de les dépenser plus tôt.

La question est également de savoir si le ministre de l’Energie Zuhal Demir (N-VA) est d’accord. Parce qu’elle a menacé de ne pas approuver le financement de la prime à moins que les libéraux eux-mêmes ne abandonnent leur opposition à sa proposition de supprimer les subventions aux grandes installations d’énergie solaire. Dans l’émission de la VRT Le matin Le président d’Open Vld, Tom Ongena, a qualifié cette démarche de « politique de chantage ». Il n’est pas certain que ce conflit atteigne son paroxysme lors du Conseil des ministres de vendredi.

« Nous attendons avec impatience nos clients », déclare Thomas Demeuter de la marque automobile chinoise BYD. Rylant craint que les relations entre les commerçants et leurs clients ne se détériorent si cela continue. « Certains clients qui ne bénéficient pas de la prime en blâmeront les commerçants. »

En attendant, les experts conseillent aux acheteurs d’effectuer leur achat sous une « condition suspensive », qui stipule que l’achat n’aura pas lieu si les problèmes politiques ne peuvent pas être résolus. « Mais cela n’est pas possible pour nous », déclare September. « Nous ne le faisons pas et je ne crois pas que d’autres l’accepteront. Parce que nous risquons de nous retrouver soudainement avec des dizaines de voitures invendues.»

Certains craignent également des situations de type « Tomorrowland », lorsque la prime recevrait enfin le feu vert, mais que le guichet numérique ouvrirait comme prévu lundi et s’envaserait immédiatement. «Je me demande s’il n’y aura pas une course pour la première place entre trop de monde», déclare September.

Le ministre Peeters semble également rassurant à ce sujet. « Cette plateforme numérique peut certainement gérer cela, car seulement 250 voitures éligibles ont été immatriculées au cours du premier mois de cette année », explique son porte-parole. Les chiffres de la fédération automobile Febiac le confirment. Cela concerne exactement 258 véhicules pour janvier 2024. Au total, 1 000 voitures ont été immatriculées l’année dernière et remplissaient les conditions d’octroi de la prime. Quatre fois moins que ce que prévoit le budget de Peeters pour 2024.

« Mais la prime stimule effectivement les ventes », explique Kris Gysels de Febiac. « Par exemple, en janvier 2023, seules 97 voitures étaient immatriculées. » Les chiffres peuvent donc augmenter rapidement, comme l’indique également le Conseil d’Etat, justement parce que la prime a été créée.

Laura Clays de Testaankoop estime également qu’il serait inacceptable que les consommateurs en soient victimes. « Juridiquement parlant, la prime est contenue dans la législation. C’est pourquoi vous, en tant que consommateur qui remplit les conditions, y avez droit dans tous les cas. Si vous le manquez, vous avez de solides arguments pour le contester. Même si, bien entendu, les citoyens ne peuvent pas avoir l’intention de le faire.»



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