En date du : 29 janvier 2024, 10 h 51

Ce serait une nouveauté dans le football professionnel allemand : le FC St. Pauli envisage de fonder une coopérative cette année. L’idée existait déjà il y a cinq bonnes années, mais a ensuite été rejetée. Cette fois, les chances sont meilleures. Mais pourquoi maintenant ? Et quelles conséquences cette démarche aurait-elle pour les dirigeants de la 2e Bundesliga ? Les questions et réponses les plus importantes sur NDR.de.

Coopérative : qu’y a-t-il derrière ?

En Allemagne, il existe environ 7.500 coopératives dans des domaines très variés : énergie, immobilier, services publics, crédit, agriculture, … Le but n’est pas de faire le plus de profit possible. Les membres de la coopérative doivent plutôt travailler ensemble vers un objectif et en tirer profit ensemble. Fidèle à la devise : Un pour tous – tous pour un !

Pratiquement toute personne qui achète une ou plusieurs parts de la coopérative peut devenir membre. Sa particularité : quel que soit le nombre d’actions et le montant de l’investissement, chaque membre ne dispose que d’une seule voix dans les décisions. C’est l’une des raisons pour lesquelles les coopératives sont considérées comme étant axées sur le terrain, démocratiques, durables et particulièrement résistantes aux crises. Grâce à des réglementations de contrôle approfondies, le taux d’insolvabilité n’est que de 0,1 pour cent.

Qu’est-ce qui rend une coopérative si intéressante pour le FC St. Pauli ?

Le FC St. Pauli a besoin d’argent. Entre autres choses, pour l’agrandissement prévu du centre de formation des jeunes de Kollau. Une possibilité serait de recruter un ou plusieurs investisseurs et de vendre des actions en conséquence. Par exemple, le département professionnel pourrait être externalisé. Compte tenu de la menace de dépendances et d’influences extérieures, cette option est considérée comme impossible pour le FC St. Pauli, dirigé par ses membres. De même, des mesures de sponsoring telles que la vente du nom du stade.

Le modèle coopératif pourrait combler les deux lacunes du FC St. Pauli : d’une part, garantir le capital dont le besoin est urgent et, d’autre part, garantir que les décisions soient prises sur la base de membres la plus large possible. Les coopératives s’adressent avant tout aux petits investisseurs qui souhaitent avoir leur mot à dire et s’impliquer, quel que soit leur investissement.

Pourquoi le FC St. Pauli a-t-il besoin de capitaux ?

Le président Oke Göttlich a souligné lors de la dernière assemblée générale que la coopérative ne prenait pas de mesures pour boucher les trous à court terme. Mais le fait est que le FC St. Pauli a enregistré une perte de 4,9 millions d’euros pour l’exercice 2022/23 écoulé.

Les fonds propres, qui s’élevaient auparavant à environ 14 millions d’euros, sont désormais presque épuisés. D’une part, la vente des parts sociales permettrait des investissements que le FC St. Pauli ne peut pas réaliser dans le cadre de ses activités opérationnelles. D’un autre côté, les revenus renforceraient également les fonds propres et permettraient ainsi de meilleures conditions de prêt auprès des banques.

Bien entendu, le succès précédent en Coupe DFB contribue également à stabiliser la situation financière. Atteindre les quarts de finale coûte 1,7 million d’euros. La DFB versera près de 3,5 millions si St. Pauli atteint les demi-finales. Toutefois, cela ne devrait avoir aucune incidence sur les projets coopératifs.

Qu’est-ce que les investisseurs obtiennent d’une coopérative du FC St. Pauli ?

Une chose d’abord : il ne s’agit pas des opérations du jeu ou du département professionnel. Une coopérative est en cours de discussion qui, après la rénovation et la nouvelle construction, inclura des parts dans le centre de jeunesse et de spectacle de la Kollaustrasse. L’ancien centre de Schnelsen sera abandonné à cet effet.

La coopérative détiendra également des parts dans Millerntor-Stadion Betriebs GmbH and Co. KG. Le principal problème est la commercialisation et la location du Millerntorstadion, entre autres, au FC St. Pauli. Il a été dit que d’autres projets individuels pourraient être intégrés ultérieurement dans la coopérative. Reste à savoir quel sera le rendement pour les investisseurs.

Et la règle des 50+1 ?

…est considéré ici comme sans problème. Dans les projets antérieurs, seule une participation minoritaire dans Millerntor-Stadion Betriebs GmbH and Co. KG devait être introduite dans la coopérative. Ce sera probablement comme ça cette fois aussi. En d’autres termes : le FC St. Pauli conserve au moins 50,01 pour cent des voix.

Quel est le piège ?

Même avec les coopératives, les petits caractères comptent. Les bénéfices sont-ils versés aux membres ou des réserves sont-elles créées pour les périodes difficiles ? Existe-t-il des obligations de paiement supplémentaires si les choses ne se passent pas bien ? En d’autres termes : les membres doivent-ils ajouter de l’argent si nécessaire ? Et quelles parts la coopérative contient-elle réellement ?

Il y a cinq ans, il était question de n’introduire dans la coopérative qu’une part minoritaire de Millerntor-Stadion Betriebs GmbH and Co. KG. L’influence aurait été d’autant plus faible que le club aurait toujours détenu la majorité. L’ancien directeur général Andreas Rettig déclarait à l’époque : Personne ne deviendrait riche. Mais il pourrait promettre un retour émouvant.

Et pour le club ? Il bénéficie initialement des dépôts – mais une seule fois. Dès lors, la réussite commerciale compte. Sauf si d’autres actions sont émises. Un deuxième inconvénient est l’obligation de retour. Si de nombreux coopérateurs souhaitent restituer leurs parts en même temps, l’association pourrait se retrouver dans une situation financière difficile. Même si les actions ne doivent être rachetées qu’à leur valeur nominale, c’est-à-dire le prix d’émission.

L’idée date de cinq bonnes années. Pourquoi maintenant?

Ceci est principalement pour des raisons fiscales. Le stade se trouve sur un terrain communal, mais appartient au FC St. Pauli. Et ici, les délais fiscaux ont contrecarré le plan précédent de l’ancien directeur général Andreas Rettig. Il s’agit essentiellement de la transformation progressive du stade Millerntor, officiellement qualifié de reconstruction.

Cependant, si le fisc avait classé la rénovation de la courbe sud, de la tribune principale, de la ligne droite arrière et de la courbe nord comme nouvelle construction, une période de spéculation aurait pu s’appliquer. Après cela, les bénéfices doivent être imposés, sauf si un bien nouveau ou nouvellement acquis est détenu pendant au moins dix ans. Ce n’est qu’à ce moment-là que les bénéfices sont généralement exonérés d’impôt.

En fin de compte, il existait un risque que la vente coopérative des parts du stade à de petits investisseurs coûte beaucoup d’argent au FC St. Pauli. Ce délai est désormais dépassé. Cependant, un processus d’examen est actuellement en cours. Cela implique, entre autres, des questions juridiques et fiscales. On ne sait pas quand le processus sera terminé.

Ce sujet au programme :
Courant sportif | 30/01/2024 | 11h17



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