Pris pour rien, il vaut désormais 70 millions : les secrets de Thuram, l’or de l’Inter

Il regarde ses matchs en vidéo, il a adopté le style Nerazzurri, il forme un couple parfait avec Lautaro : c’est ainsi que Marcus a décollé

Davide Stoppini

De zéro à 70 ans en trois mois et demi : Marcus voyage vite, ce qui est une beauté. L’Inter a trouvé l’or et maintenant il le porte, comme s’il s’agissait de la Prima della Scala à chaque match, beau et élégant comme peu d’autres. Et précieux, bien sûr. Car Thuram vaut déjà 70 millions d’euros aujourd’hui. Lorsque cet été, lors de la signature du contrat avec le club Nerazzurri, l’attaquant a demandé d’inclure une clause de 95 millions, le chiffre semblait objectivement inattaquable, sauf aux yeux des optimistes les plus optimistes. Et maintenant, nous ne sommes pas si loin de ce que l’Inter pourrait théoriquement demander aujourd’hui sur le marché pour son joyau.

paradigme

Bijou en or, clair. Signé Piero Ausilio, le directeur sportif qui l’a poursuivi et courtisé pendant deux ans avant de pouvoir… le porter. Beppe Marotta a également signé, qui fin juin – à l’époque où Milan semblait avoir pris la pole position – a donné son accord pour l’accélération avec la dernière augmentation de salaire. Avec le recul, Marotta se souviendra de son coup de transfert gratuit par excellence, celui de Paul Pogba arrivé de Manchester en tant qu’agent libre à la Juve et revendu (au même United) pour 115 millions. Thuram dans le sillage de son compatriote, donc. Car l’attaquant peut être comparé à Pogba. Ou à Onana lui-même. C’est-à-dire les joueurs qui n’ont pas atteint la date limite parce qu’ils sont en avance sur leur carte d’identité. Mais, plus simplement, des protagonistes courtisés et arrachés à la concurrence avec un projet technique de haut niveau, mais aussi évidemment grâce à l’offre d’un salaire au top. Thuram est le paradigme parfait de ce que l’Inter entend faire : valoriser un atout à tous points de vue, tant économique que purement sportif.

Nombres

Jusqu’à présent, Marcus s’est complètement immergé dans l’Interisme, au point d’évoquer dans ses célébrations les grands joueurs Nerazzurri d’hier, mais aussi ses coéquipiers d’aujourd’hui. Par exemple, il mettait ses mains sur ses oreilles comme Mauro Icardi des bons moments à San Siro et à Naples il faisait tournoyer sa chemise comme Adriano. Il a également répété la célébration classique de l’ailier avec Dimarco, mais lorsqu’il a pris le fusil à la manière de Lukaku, Lautaro lui a fait signe de non avec sa petite main : c’était peut-être le seul moment où ThuLa ne s’est pas compris. Joie et célébrations mises à part, l’impact du Français a été dévastateur d’un point de vue strictement technique : tout cela est le résultat d’une attention au travail et d’un souci du détail qui dans la maison Nerazzurri a touché tout le monde, à tous les niveaux. Thuram améliore ceux qui jouent près de lui. Quelques chiffres, à l’appui. Le premier est 6 : six comme les passes décisives de Marcus, personne en Serie A n’a poussé un coéquipier à marquer comme lui. Le deuxième chiffre est 15 : 15 comme les buts saisonniers de Lautaro, qui n’avait jamais aussi bien commencé sa carrière. Et bien sûr, beaucoup dépend de l’Argentin lui-même, mais le fait de jouer aux côtés de Thuram n’est pas un avantage secondaire. ThuLa est le couple de championnat. Et Thuram, l’or, devint brillant entre les mains d’Inzaghi. Le Français a vite appris une formation avec laquelle il n’avait pratiquement jamais joué. Plus encore : il a mémorisé les mouvements d’une équipe déjà éprouvée.

à la vidéo

Thuram, c’est deux attaquants en un. Il est premier et deuxième attaquant ensemble, il soutient Lautaro et cherche en même temps de la profondeur. Mais au fond, il lui reste encore à découvrir toutes ses qualités. C’est peut-être pour cela qu’il aime parler à son père Lilian après chaque match, pour comprendre où il a bien réussi et où il doit s’améliorer. Une passe qu’il réalise également avec le staff d’Inzaghi. Thuram – raconte-t-on à Appiano – est un dévoreur de vidéos que les analyseurs de match du club mettent à sa disposition : il étudie donc les défenseurs qu’il affrontera lors du prochain match, et sait donc évaluer ce qu’il a fait lors du match précédent. C’est ainsi que l’on peut rapidement conquérir la Serie A. C’est ainsi que la valorisation monte rapidement en flèche jusqu’à 70 millions. C’est aussi ainsi qu’on se venge de ces grands clubs qui n’ont pas parié sur lui avec conviction : toute référence au Bayern et au PSG n’est pas une pure coïncidence. Tant mieux pour l’Inter, qui profite de tout.





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