Les actions chinoises les moins chères ne sont toujours pas assez bon marché


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Les actions chinoises sont désormais parmi les moins chères au monde. L’un des marchés les moins performants l’année dernière, une chute de plus de 40 pour cent ces dernières années a poussé les valorisations à des niveaux qui suscitent l’espoir d’un rebond au cours de la nouvelle année. Mais il est encore trop tôt pour établir un plancher.

L’indice de référence CSI300 des actions cotées à Shanghai et Shenzhen a connu un début d’année faible cette année, en baisse de 42 % par rapport à son sommet de 2021. Il s’échange à seulement 10 fois les bénéfices prévisionnels, soit moins de la moitié de celui des indices de référence mondiaux, notamment les États-Unis et le Japon. À 1,2 fois sa valeur comptable, il ne représente qu’un tiers du niveau de l’indice S&P 500.

Deux des domaines les plus prometteurs, les voitures électriques et les valeurs technologiques liées à l’IA, ont perdu de leur éclat. Le marché chinois des véhicules électriques est pris dans une guerre des prix croissante qui réduit les marges. Certains des plus grands noms, dont Nio, sont déficitaires. Parallèlement, les contrôles américains à l’exportation ont réduit l’accès aux puces avancées, menaçant de freiner le développement des technologies d’IA.

L’incertitude réglementaire ajoute aux risques d’achat. La répression exercée par Pékin contre les groupes technologiques, que les investisseurs pensaient terminée en juillet dernier, n’est peut-être pas terminée. Fin décembre, lorsque les autorités ont proposé des règles visant à limiter les dépenses en jeux vidéo, les valeurs chinoises des jeux et de l’Internet ont plongé. Les informations publiées cette semaine selon lesquelles Pékin aurait destitué un haut responsable chargé des bordures de trottoir n’ont guère contribué à inverser les pertes.

Actions chinoises

Mais le secteur immobilier du pays reste de loin le plus grand risque. La crise s’est aggravée l’année dernière, malgré les mesures agressives prises par le gouvernement pour soutenir la confiance. La baisse des ventes de logements en Chine s’est accélérée en décembre, la valeur des ventes de logements neufs parmi les plus grands promoteurs ayant chuté de 35 pour cent par rapport à l’année précédente. Le secteur immobilier chinois représente 30 pour cent du PIB du pays.

Les régulateurs ont pris des mesures drastiques pour renforcer la confiance des investisseurs, notamment en réduisant de moitié le droit de timbre sur les transactions boursières en août, la première fois depuis près de deux décennies. Ils ont limité les désinvestissements des principaux actionnaires, abaissé le seuil de participation aux opérations sur marge et ont appelé à l’ajout de davantage de teneurs de marché pour améliorer la liquidité.

Ces mesures, qui en temps normal auraient été plus que suffisantes pour donner une impulsion durable, n’ont jusqu’à présent que peu contribué à enrayer le déclin.

Les investisseurs étrangers ont déjà commencé l’année en vendant pour 740 millions de dollars nets d’actions chinoises. Les investisseurs de fond devraient attendre qu’un plan de relance important, d’une ampleur proche de celui lancé par Pékin lors de la crise financière mondiale de 2008, soit annoncé avant de s’y aventurer.

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