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Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
Lecteurs d’Antoine De Saint-Exupéry Le petit Prince peut rappeler l’apparence en forme de chapeau du serpent qui a avalé un éléphant. Après les fêtes de fin d’année, certains pourraient sympathiser avec ce reptile gonflé. Le secteur du capital-investissement a terminé 2023 dans un état à peu près similaire.
Les sociétés de capital-investissement peinent depuis plusieurs années à trouver des acheteurs pour leurs sociétés en portefeuille. Les entreprises ont eu fort à faire pour gérer des chaînes d’approvisionnement encombrées et une inflation galopante. Les opportunités d’introduction en bourse réussies sont rares. Les valorisations élevées des sociétés de capital-investissement n’ont pas aidé.
En conséquence, la valeur des actifs vendus aux États-Unis en 2023 a diminué de plus de 70 % par rapport au pic de 2021, selon Tim Clarke de PitchBook.
Cela ne gomme pas complètement le système. L’industrie dispose d’une part d’argent engagé – ce qu’on appelle la poudre sèche – sur laquelle elle peut faire appel si elle trouve des entreprises intéressantes à acheter. Mais, au fil du temps, le manque de liquidités retarde les paiements des investisseurs dans les fonds existants, ce qui les rend moins susceptibles d’allouer de nouveaux fonds au secteur du capital-investissement.
La collecte de fonds est déjà devenue plus difficile pour tous, sauf pour les dirigeants. En effet, si l’on compare la période entre 2018 et 2021 et les 18 mois jusqu’en mai 2023, la part des fonds de capital-investissement levés par les 10 plus grands gestionnaires a à peu près doublé pour atteindre environ 30 pour cent, selon un rapport d’Apollo Global Management.
La pression exercée sur les fonds de capital-investissement pour trouver des sorties va s’accentuer cette année. Les solutions créatives à l’indigestion de l’industrie incluent la vente efficace à eux-mêmes, via des fonds de « continuation ». Mais ce manège ne peut aller plus loin.
À l’instar des banquiers inactifs sur les marchés de capitaux, le secteur semble de plus en plus dépendant d’une réouverture du marché des introductions en bourse. Pourtant, les gains boursiers restent tirés par quelques grandes valeurs technologiques, ce qui laisse les marchés publics dans une situation incertaine. En attendant, les mégafonds du monde privé semblent les mieux placés pour engloutir les morceaux de choix de leurs pairs du marché intermédiaire en difficulté.
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