Un caméraman de Al Jazeera a été tué vendredi dans une frappe de roquette israélienne dans la bande de Gaza. Samer Abu Daqqa faisait un reportage sur une attaque israélienne contre une école à Khan Younis lorsque lui et un collègue ont été touchés.
Selon Al Jazeera Les secouristes n’ont pas pu atteindre Abu Daqqa immédiatement car l’ambulance devait d’abord recevoir l’autorisation des troupes israéliennes. Quelques heures plus tard, l’ambulance a été autorisée à passer, mais elle est revenue sans le caméraman car la seule route menant au lieu de l’attaque était bloquée par des débris. Un bulldozer a d’abord dû dégager la route.
Abu Daqqa travaillait à Gaza avec son chef de bureau Wael al Dahdouh. Des images montrent qu’Al Dahdouh a été amené dans un hôpital couvert de sang. Abou Daqqa aurait été toujours coincé sur le site de l’attaque à ce moment-là. Al Dahdouh a perdu plusieurs membres de sa famille lors d’une attaque israélienne à Gaza fin octobre, dont sa femme et deux de ses enfants.
Des dizaines de journalistes sont déjà morts dans la bande de Gaza
L’Organisation des Nations Unies pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés (HCDH) a écrit jeudi dans un communiqué qu’elle était alarmée par « le nombre sans précédent de journalistes et de professionnels des médias tués à Gaza depuis le 7 octobre ».
Le HCDH a vérifié la mort de cinquante journalistes et professionnels des médias et dispose d’informations selon lesquelles une trentaine d’autres pourraient avoir été tués. Cela représenterait environ 6 pour cent de toutes les personnes inscrites auprès du syndicat des journalistes de la bande de Gaza.
Selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ), 73 pour cent de tous les journalistes et professionnels des médias tués dans la bande de Gaza cette année l’ont été. « Gaza est apparemment devenue l’endroit le plus meurtrier au monde pour les journalistes – et leurs familles », a déclaré le HCDH.
Selon le communiqué de l’ONU, les reportages sur la situation à Gaza sont « gravement entravés » par « les meurtres de journalistes, leur déplacement forcé du nord (de la bande de Gaza, ndlr) et leurs sévères restrictions de mouvement ». Le HCDH note également que les informations sur Gaza sont déjà rares en raison des coupures d’électricité et d’Internet dues à la pénurie de carburant dans la bande de Gaza et aux attaques israéliennes contre les infrastructures.
Le HCDH appelle à la protection des journalistes qui couvrent la situation à Gaza, souvent au péril de leur vie. Selon l’organisation onusienne, il faut également rendre des comptes pour la mort de journalistes dans la bande de Gaza.