Bureaux de vote ouverts en Egypte : al-Sisi brigue un troisième mandat présidentiel


En Egypte, les bureaux de vote pour les élections présidentielles ont ouvert dimanche matin à 9 heures, heure locale (8 heures, heure belge). Celles-ci se déroulent sur trois jours. Le président sortant Abdel Fattah al-Sissi semble en route vers un troisième mandat.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi affrontera trois adversaires lors de l’élection présidentielle du 10 au 12 décembre, qui sera éclipsée par la guerre dans la bande de Gaza. Al-Sisi brigue un troisième mandat qui prolongerait son règne jusqu’en 2030. Sa victoire semble certaine. Le 18 décembre, ils sauront qui a gagné les élections.

Le président était le chef de l’armée et a dirigé l’éviction du président islamiste Mohamed Morsi en 2013. Depuis, il est au pouvoir. Al-Sisi est clairement le favori pour les élections, malgré le déclin rapide de l’économie et les critiques des pays partenaires occidentaux et des groupes de défense des droits sur son bilan en matière de droits de l’homme, rapporte la chaîne d’information « Al Jazeera ».

L’ancien maréchal Al-Sissi se présente face à trois candidats populaires : Farid Zahran (Parti social-démocrate égyptien), Abdel-Sanad Yamama (Wafd) et Hazem Omar (Parti républicain du peuple). Tous trois sont des visages connus, mais ne sauront probablement pas suffisamment menacer la position de l’actuel président. Al-Sisi a obtenu plus de 90 % des voix en 2014 et 2018.

Les élections du 10 au 12 décembre se déroulent alors que ce pays du Moyen-Orient est en proie à une crise économique. L’Égypte est à la recherche de capitaux étrangers alors que l’inflation atteint un niveau record. Al-Sisi souhaite poursuivre les réformes ambitieuses de l’Égypte, qui, selon lui, sont vitales pour répondre aux besoins de ses 105 millions d’habitants et surmonter des années de mauvaise gestion.

Sous son règne, des milliards de dollars ont été dépensés pour des projets majeurs, tels que des autoroutes et des ponts, ainsi que pour une capitale administrative et l’élargissement du canal de Suez. Les critiques disent que cela a contribué à la crise actuelle.

Une affiche de campagne pour Al-Sissi dans la nouvelle capitale administrative en construction dans le désert à l’est du Caire. © REUTERS

Guerre

Avec la hausse du coût de la vie qui laisse peu d’épargnés, l’économie deviendrait l’enjeu principal des élections. Mais la guerre entre Israël et l’organisation extrémiste palestinienne Hamas semble avoir changé la donne. Le rôle central de l’Égypte la place à l’avant-garde de la diplomatie régionale.

Les Egyptiens ont exprimé leur soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza. Al-Sisi appelle à un cessez-le-feu immédiat et rejette tout projet visant à envoyer des Palestiniens sur le territoire égyptien. Il reçoit beaucoup de soutien local.

Deux opposants plus probables à al-Sisi ne participeront pas aux élections. Le principal candidat de l’opposition, Ahmed al-Tantawi, a jeté l’éponge. Malgré le mouvement sans précédent qui s’est formé autour de lui, il n’a pu recueillir que 14 000 signatures sur les 25 000 nécessaires pour se présenter officiellement comme candidat.

Le 18 décembre, les Egyptiens sauront qui a gagné les élections. Dans le pays, les deux tiers de la population vivent autour du seuil de pauvreté.



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