Quelques heures après l’annonce officielle du adieu de la part de l’Italie au protocole de la Route de la Soie, un sommet entre la Chine et l’Union européenne s’est tenu à Pékin. L’arrêt du protocole marque une étape stratégique dans la politique étrangère du gouvernement Meloni, notamment dans la relation avec le géant asiatique. En effet, si la décision du gouvernement Conte Uno avait été interprétée comme une rupture nette par rapport à une ligne européenne de plus grande équidistance avec Pékin, le choix de l’exécutif Meloni de le quitter peut désormais être lu comme une tentative de revenir sur les traces de la stratégie. UE .
Sommet Chine-UE, Von der Leyen : d’accord avec Xi sur le rééquilibrage commercial
Chine, a souligné le président Xi Jinping, après son face à face avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, «promeut un développement de haute qualité et une grande ouverture et veut considérer l’UE comme un partenaire clé de la coopération économique et commerciale, partenaire prioritaire de la coopération scientifique et technologique et partenaire fiable de la coopération industrielle et de la chaîne d’approvisionnement. Les économies de la Chine et de l’Europe sont complémentaires – a poursuivi Xi, selon ce qui a été annoncé par le ministère des Affaires étrangères du géant asiatique – les deux parties devraient faire davantage pour renforcer les relations de la communauté d’intérêts Chine-UE à travers des relations plus profondes et plus larges. Quant à l’Union européenne, Von der Leyen était d’accord avec Xi “sur la nécessité d’un commerce équilibré”. C’est pourquoi, a-t-il précisé lors de la conférence de presse, “nous disposons d’une liste d’éléments sur lesquels travailler pour résoudre le problème des déséquilibres, dans le contexte général de surcapacités de production qui créent des problèmes sur les marchés et dans lequel la Chine se trouve dans une situation difficile”. poste à gérer”.
Non-renouvellement du mémorandum de 2019
Avec une note de la Farnesina remise à Pékin ces derniers jours, l’Italie a couché sur papier le non-renouvellement du mémorandum signé en 2019. La décision, intervenue après des négociations avec ses homologues chinois, a été prise sur la base de deux séries de raisons : la première, économique, car l’accord n’a pas produit les bénéfices escomptés ; le second, politique, pour surmonter l’anomalie d’un tel lien structuré avec le Dragon, cas unique au G7, qui avait suscité de vives inquiétudes de la part de Washington et de Bruxelles. Toutefois, selon les intentions de Rome, les relations avec Pékin ne s’affaiblissent pas, mais recommencent à se développer de manière plus pragmatique.
Partenariat stratégique entre les deux pays
La sortie de l’Italie de la Route de la Soie – anticipée par le Corriere della Sera – a été précédée d’une mission en Chine du secrétaire général de la Farnesina Riccardo Guariglia au cours de l’été et suivie de la visite du ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani : des rencontres au cours desquelles l’intention de Le développement du partenariat stratégique entre les deux pays a été confirmé et les préparatifs pour la visite du président Sergio Mattarella en Chine l’année prochaine ont commencé. Par ailleurs, la lettre réitère la volonté de « développer et renforcer la collaboration bilatérale ».
De Draghi à Meloni, l’accord avec Pékin vacille
La dite “ Initiative la Ceinture et la Route », lancé par Xi Jinping en 2013, est l’une des pierres angulaires du projet chinois de renforcer son économie grâce à un réseau d’infrastructures entre trois continents favorisant le commerce. Il y a quatre ans, l’exécutif du M5s-Lega dirigé par Giuseppe Conte avait choisi d’y adhérer, estimant que les potentiels effets bénéfiques pour le Made in Italy justifieraient un rapprochement avec Pékin. Une initiative également prise dans le sillage des pulsions antisystème qui caractérisaient alors les deux partis majoritaires. Avec l’arrivée de Mario Draghi au Palais Chigi, l’accord avec Pékin a commencé à faiblir et Giorgia Meloni a suivi la même ligne, définissant ce mémorandum comme “une grosse erreur” déjà pendant la campagne électorale. Devenue première ministre, elle a entamé un processus de réflexion et de discussion au niveau diplomatique et politique avec Pékin qui a conduit au non-renouvellement de l’accord, qui expirera le 22 mars. Meloni elle-même en a parlé avec le Premier ministre Li Qiang en marge du G20 en Inde en septembre dernier, et l’interlocuteur a pris note de la décision italienne, même s’il n’était pas d’accord.