La confrontation entre les ‘La Belgique ne marche pas’ / ‘La Belgique ne marche’ de la N-VA et d’Open Vld donne le coup d’envoi de la campagne électorale

Bonjour lecteur,

C’est encore une autre interview remarquable que Bart De Wever a accordée à ses collègues de Les tendances a donné. Le président de la N-VA, qui n’est certainement pas souriant lorsqu’il envisage l’avenir, semble même sombre. «En fait, j’ai perdu toute confiance dans la possibilité de réaliser des réformes dignes de ce nom au niveau fédéral», confesse-t-il dans le magazine économique. « Je ne crois plus au niveau fédéral. Je vois aussi les sondages. Les chances de parvenir à une politique économique de centre-droit d’inspiration libérale sont tout simplement nulles. (…) Vous ne pouvez plus créer dans ce pays un gouvernement fédéral capable de sauver notre prospérité.»

C’est remarquable car le même De Wever avait annoncé récemment qu’en tant que chef de parti à la Chambre des Représentants, il était également prêt à être le prochain Premier ministre fédéral du pays. La simple recherche de partenaires de coalition sera un défi après cet entretien. « J’espère que les Vivaldistes feront faillite. Je ne retire pas un mot de cela. C’est leur récompense méritée, notamment pour Open Vld », poursuit-on. « Guy Verhofstadt était simplement un tricheur, Alexander De Croo va bien au-delà. »

De Wever s’ennuie de la question récurrente de savoir si son parti veut ou non siéger dans un gouvernement flamand avec la droite radicale. Depuis la grande victoire de Geert Wilders aux Pays-Bas, cette question est devenue encore plus pertinente. Dans Les tendances De Wever estime qu’un VB fort peut lui convenir tactiquement : « Si la N-VA et le Vlaams Belang sont ensemble des incontournables au Parlement flamand, cela nous donne un levier pour mener des affaires fédérales. »

La ligne dure de la N-VA est intéressante car Open Vld, à travers le Premier ministre De Croo, va dans une direction complètement opposée. De Croo a lancé sa propre campagne avec un livret plein d’optimisme quant à l’avenir et au pays. Lors du lancement du livre, De Croo a cité une citation révélatrice tirée d’une conversation avec l’expert européen Hendrik Vos dans notre journal : « Le monde n’est pas un film de Disney, les problèmes sont complexes. » La contradiction entre le « La Belgique ne marche pas » / « La Belgique ça marche » de la N-VA et d’Open Vld lance la campagne électorale. Ce sera fascinant de suivre cette confrontation.

De Croo était également reconnaissant envers Theo Francken, un autre membre du parti de De Wever. Francken s’est adressé au Premier ministre dans les médias israéliens avec un anglais médiocre et une ligne droite lors de sa visite très controversée en Israël. Selon Francken, De Croo a choisi la ligne de la Palestine, tout en ignorant l’antisémitisme qui couve dans son propre pays. C’est deux fois faux. C’est une belle occasion pour le Premier ministre de faire entendre la voix de la modération et de critiquer la « politique de destruction » des autres.

Cela arrive un peu tard, en fin de règne, mais De Croo et son parti semblent toujours défendre de toutes leurs forces le bilan de Vivaldi. Dans Le matin Son vice-Premier ministre du Vooruit, Frank Vandenbroucke, est déjà sur la même voie.

Vivaldi II est-il déjà en préparation ? Faites quand même attention. L’énergie nucléaire semble déjà redevenir un sujet de discorde incontournable. Après le MR, Open Vld prend désormais également le virage nucléaire en plaidant pour la construction de nouvelles centrales nucléaires. Cela semble indiquer l’ambition de former un nouveau gouvernement sans les Verts. Si les résultats des urnes le permettaient, ce serait un grand « si ».

Ce n’est pas le seul tournant pris par Open Vld. La nouvelle ministre flamande de l’Intérieur, Gwendolyn Rutten, est venue cette semaine déclarer que la fusion des communes en entités plus grandes n’est finalement pas si convaincante. Ce faisant, elle tire un grand croix sur la politique annoncée il n’y a pas si longtemps par son prédécesseur, Bart Somers.

Il est logique que les partis tracent de nouvelles lignes à l’approche des élections. Mais les virages que prend Open Vld sont très serrés.



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