Tout au long de son retard de 2 ans de pandémie, ceux qui se sont écoulés depuis que Jimmy Fallon a qualifié cet album de ‘Girl from Rio’, cet album a muté. Anitta explique que son titre est désormais “Versions of Me” car il a plus de sens. Sur la couverture on voit plusieurs versions d’elle-même représentant les différentes Anittas que l’on retrouve ici à l’intérieur.
La superstar brésilienne vient de marquer le plus gros but de sa vie avec ‘Envolver’, un mid-tempo mélancolique qui a réussi à le placer au numéro 1 mondial sur Spotify. Et aussi chanter en espagnol. “Versions of Me” ne suit pas cette tendance, mais se diversifie. Il reste fidèle au funk brésilien dans ‘Que rabao’, s’adonne à l’afrobeat dans ‘Maria Elegant’, joue de l’électropop dans ‘Boys Don’t Cry’, sample ‘La Bamba’ dans ‘Gimme Your Number’ avec Ty Dolla $ign… Ce qui n’est pas très clair, c’est quand ‘Versions of Me’ atteint le monde pour démontrer la polyvalence d’Anitta en tant qu’artiste, et quand réussir à tout prix, car plus qu’un album, cela ressemble à une playlist dès que sur la piste 2 .
Anitta semble avoir bien noté les lettres de Bad Bunny dans ‘Gata’, une chanson au rythme changeant qui se veut aussi folle que ‘Safaera’. Elle s’inspire également du classique ‘Girl from Ipanema’ dans ‘Girl from Rio’. Elle veut aussi sa pseudo-ballade comme ‘The Song’, ce que recherche ‘Envolve’.
En fait, trop souvent, ce que propose “Versions of Me” ressemble à des “versions” d’autres artistes. Nous avons déjà entendu le lit jaillir de ‘I’d Rather Have Sex’ dans le lit de Karol G. ‘Boys Don’t Cry’ a été comparé à ‘Blinding Lights’. ‘Love You’ sonne aussi sans vergogne Britney Spears que ‘Versions of Me’ lui-même à la première Lady Gaga. Tout à fait indigne de quelqu’un avec le charisme et la carrière d’Anitta.
Étrangement, l’un des disques dans lequel on l’écoute le plus confortablement est le duo avec Khalid sur ‘Ur Baby’, en anglais. C’est comme si le rêve de sa vie avait été de faire un disque entouré de superstars internationales. Comme s’il était tellement excité de collaborer avec Cardi B et Saweetie et d’imiter The Weeknd, cela ne le dérangeait pas de perdre son essence en cours de route. Au milieu de l’anglo et du latin, au milieu de nulle part, il y a cette démarche impersonnelle. La meilleure chose est qu’elle ne s’appelle pas “Girl from Rio”, car elle ne vient certainement pas de Rio. Le pire, c’est que cela pourrait s’appeler “Versions of Others”.