Les soi-disant combattants contre les fausses nouvelles en provenance de Gaza les diffusent eux-mêmes

La chaîne d’information allemande WeLT, qui fait partie du groupe de médias Axel Springer, a consacré la semaine dernière un article à la « propagande de guerre du Hamas ». Le journaliste Jan-Friedrich Funk a été invité au studio pour avoir une histoire sur ce sujet. Il se tient devant un grand écran sur lequel il montre des exemples de ce qu’il appelle « Pallywood », un mot-valise composé des mots « Palestine » et « Hollywood ». Il s’agit d’un terme péjoratif et moqueur utilisé pour désigner les Palestiniens qui mettraient en scène leurs propres souffrances afin de gagner la guerre de propagande contre Israël.

Cet homme est un visage de Pallywood, dit Funk. Une photo d’un jeune Palestinien portant un fusil automatique et un keffieh, un foulard palestinien, apparaît à l’écran. « C’est M. Fafo, chanteur et acteur.

D’autres photos et vidéos émergent de ce qui semble être le même homme. « Ici, il applaudit une attaque à la roquette palestinienne. La droite, en revanche, pleure sur les représailles d’Israël. Il est devenu un acteur célèbre. On le voit ici jouer un mourant disant au revoir à sa famille. Le voilà dans un sac mortuaire. Ici, vous le voyez en journaliste avec un casque et un gilet pare-éclats au milieu d’une zone de guerre. Et il est désormais également devenu cardiologue. Vous voyez jusqu’où va le Hamas pour produire des images.

Le téléspectateur sans méfiance pourrait penser que Funk démasque la propagande du Hamas en se basant sur des recherches effectuées sur les réseaux sociaux. Le problème est que son histoire n’est pas correcte. Funk répète une théorie du complot qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux ces jours-ci. En utilisant le hashtag #Pallywood, les utilisateurs, dont comptes officiels du gouvernement israélien, des exemples présumés de propagande palestinienne dans laquelle les « acteurs de la crise » se présenteraient comme des victimes des bombardements israéliens. Mais dans tous les cas examinés, il ne s’agit pas du tout de mise en scène. vérifications des faits par les médias internationaux démontré.

Influenceur

Prenons le cas de M. Fafo, de son vrai nom Saleh Aljafarawi. C’est un chanteur et influenceur de Gaza qui partage des vidéos sur son Chaîne Youtube Et son Compte Instagram. Depuis la guerre, ils ont été visionnés des dizaines de milliers de fois. Il a été qualifié d’« acteur de crise » après la diffusion d’une vidéo montrant un garçon amputé d’une jambe dans un hôpital qui lui ressemblait exactement. « La « guérison miraculeuse » d’un influenceur palestinien après un « bombardement israélien » », » a écrit un Twitterer pro-israélien sur X. «Hier, il a été ‘hospitalisé’, aujourd’hui il marche comme si de rien n’était. Je ne regarde pas Netflix parce que la vraie comédie est la propagande de Pallywood.

Vérificateurs de faits découvert plus tard que l’homme à l’hôpital était une autre personne : Mohammed Zendiq, 16 ans. La vidéo était déjà en août sur TikTok placé lorsque Zendiq était à l’hôpital après avoir perdu une jambe lors d’un raid de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée. Mais le mal était déjà fait. Vidéos sur les réseaux sociaux sur l’acteur de crise M. est devenu Fafo ces dernières semaines des millions de fois Vu. Il y avait même un compte sur X au nom de M. Fafo a ouvert.

Le hashtag #Pallywood est également devenu régulièrement tendance ces dernières semaines, accompagné d’exemples de prétendue propagande palestinienne. Un bébé mort dans un linceul blanc ce serait en fait une foutue poupée. Et des sacs mortuaires serait rempli d’acteurs live. Parce que ces affirmations sont si bizarres, elles sont largement partagées, après quoi les algorithmes amplifient encore davantage la propagation. De toutes les formes de désinformation sur la guerre à Gaza, le nombre d’allégations concernant des attaques organisées ou de fausses victimes est le plus important, a tweeté Shayan Sardarizadeh, journaliste pour BBC Verify. « Je n’ai jamais rien vu de pareil. »

Fausses photos

Rien ne prouve que les Palestiniens mettent en scène leurs propres souffrances. Cependant, des comptes palestiniens partagent sur les réseaux sociaux d’anciennes vidéos d’autres guerres comme si c’était hier à Gaza. Ou de fausses photos réalisées avec l’aide de l’intelligence artificielle.

Le but, bien sûr, est de présenter Israël sous un mauvais jour. Cela se fait également du côté israélien pour diffamer le côté palestinien.

Mais le terme #Pallywood va plus loin. En diffusant cette théorie du complot, le gouvernement israélien et ses partisans minimisent les souffrances palestiniennes et sèment le doute sur les images sanglantes de Gaza qui dominent le cycle quotidien de l’information.





ttn-fr-33