Milan renaît dans le plus beau soir : Leao et Giroud coulent le PSG

Les Rossoneri sont troisièmes du groupe : la qualification pour les huitièmes de finale est désormais possible

Marco Pasotto

-MILAN

De rien à tout en l’espace de trois jours. Trop de grâce, vieux Diable. Milan récupère tout ce qu’il a perdu en championnat contre l’Udinese et le fait lors de la soirée la plus importante. Soirée de gala, soirée des stars, soirée de l’ADN européen des Rossoneri qui, non, ne peuvent être que de la rhétorique lorsqu’on observe une performance similaire devant un adversaire similaire. Et c’est-à-dire une équipe objectivement plus forte, qui coûte énormément. Milan a fait tomber le PSG de Mbappé, cette fois Leao a remporté le duel avec l’ancien supporter des Rossoneri Kylian et Pioli a remporté le succès le plus prestigieux de sa carrière, renforçant un banc dont il n’était d’ailleurs pas question. Milan est de retour en mode qualification complète et il le fait en faisant trébucher son ancien enfant prodige Donnarumma, qui a été massacré d’insultes et de sifflets comme prévu.

LES CHOIX

Après le changement de système, imposé par les besoins de l’infirmerie et qui s’est effondré avec l’Udinese, Pioli a rétabli le 4-3-3 habituel depuis que les médecins ont renvoyé Pulisic, Chukwueze et Hernández, appelés dans l’équipe, d’un seul coup de vengeance contre son frère. Trident offensif de premier choix donc – Pulisic-Giroud-Leao -, et un milieu de terrain qui a enregistré le retour dès la première minute de Loftus-Cheek et Musah a préféré Krunic, mais pas sur les mottes de Rade : l’international américain s’est en effet rendu au centre- est parti et Reijnders s’est placé devant la défense et s’est également vu confier la tâche de donner un coup de main à Mbappé. Luis Enrique a confirmé le onze du match aller, confiant la phase offensive à son numéro 7 plus Vitinha, Kolo Muani et Dembelé. Au milieu du terrain, le talent cristallin de Zaïre-Emery, 17 ans, éblouissant à l’aller et décidément moins tape-à-l’oeil cette fois. Mais ce qui a surtout fonctionné, c’est le plan d’intervention d’urgence sur Mbappé, avec Reijnders qui – comme prévu – est monté à l’extérieur pour combler les brèches pour lui et les canaux de passage pour ses coéquipiers. Il ne s’agit pas d’une véritable cage, mais plutôt d’une « escorte » collective pour protéger la ligne défensive. Le travail de Reijnders a été particulièrement précieux, car il a retrouvé son éclat perdu en s’occupant de Vitinha – une alternative pas facile – lorsque Mbappé n’était pas son travail, et il n’a pas renoncé à accompagner la phase offensive dans certains cas.

COMPACITÉ

Niveau global du match : décidément élevé. La première mi-temps a été d’une beauté sensationnelle, avec deux équipes jouant pendant quarante-cinq minutes comme si elles étaient les cinq dernières d’un match à élimination directe. Ligne après ligne, avec une folle envie de marquer à chaque run. Le mérite de Milan, par rapport à d’autres situations similaires, était avant tout un : même dans un contexte de redémarrages continus, faits et subis, il ne s’est jamais désuni. Si déchiqueté la première fois, mais compact cette fois. Certes, il a forcément dû accepter plusieurs duels – Dembélé était quasiment inarrêtable – mais il est resté bien à flot grâce à la régularité qui lui a manqué à Paris. Et grâce aussi à un regard bienveillant d’en haut, lorsque le tir du pied gauche de Dembélé heurte la barre transversale. Attention cependant : il ne s’agit pas d’un monologue parisien, loin de là. Le Diable a répondu coup pour coup et c’était encore un match de plus dans cette Ligue des Champions avec beaucoup de regrets devant le but. Deux actions photocopiées qui ont conduit à gâcher des occasions de but claires. Le premier à la 6ème minute, un tir impérieux de Leao vers la gauche, un centre à ras de terre pour Loftus-Cheek qui, tout seul, relève le ballon juste au-delà du point. Le deuxième à 11 : centre bas de la droite par Calabre et horrible rappel accordé par Musah d’un pied droit mou dans les bras de Donnarumma.

RÉACTION

San Siro bouillant de colère aussi parce qu’entre un déchet et un autre le PSG était passé : corner de la droite, jaillissement de Marquinhos et tête de Skriniar qui arrivait nez à nez avec Maignan dans une solitude totale. Amnésie défensive totale. A ce moment-là, mené d’un but et avec les fantômes des matches précédents, Milan aurait pu fondre, mais au contraire, il a réagi avec beaucoup de personnalité et n’a mis que trois minutes. Giroud est intervenu depuis une position excentrée et a décoché un tir du pied gauche que Donnarumma a dévié vers le haut. Leao a tout compris, s’est coordonné et a lancé un coup de pied aérien, le ballon sous le bras de Gigio. Mouvements choquants d’une ampleur significative à la Meazza. Autre? Me voici. Maignan qui anticipe brillamment Mbappé lorsqu’il se lance vers le but, Mbappé qui dribble depuis une position appétissante, Giroud qui prend le filet extérieur et aurait pu mieux faire, Tomori qui défie Donnarumma sur un coup franc et Leao qui décoche une frappe du droit juste à côté . Mention spéciale pour Loftus-Cheek, qui peut se résumer à un seul adjectif : monumental. De la lutte et du gouvernement : incontrôlable.

Redémarre

Applaudissements en fin de première mi-temps qui devient apothéose à la 5ème minute de la seconde mi-temps lorsque Hernandez centre pour Giroud, qui dépasse Skriniar et dépasse Gigio. Deux contre un, San Siro devient fou et au bout d’un quart d’heure ils se taisent face au miracle de Donnarumma sur le coup franc de Hernández : le ballon est retiré à quelques centimètres du poteau. Le PSG essaie évidemment de pousser, mais ce soir, c’est un Milan qui continue de ne pas se désunir, fermant en serrant les dents et repartant chaque fois qu’il le peut. Surtout, deux notes restent dans le carnet de la seconde mi-temps : un autre super arrêt de Donnarumma sur un tir du droit très traître d’Okafor et un poteau extérieur de Lee. Puis, après sept minutes de temps additionnel, la fête peut vraiment exploser : Milan est de retour et ce fut un spectacle.





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