Son arrestation, pour un poste d’incitation au terrorisme, est significative. Icône de la lutte palestinienne depuis son enfance, à 17 ans, elle a purgé 8 mois de prison pour avoir giflé deux soldats israéliens dans son village. Nabi Saleh, en Cisjordanie, est un lieu symbolique de résistance non violente mais médiatique à l’occupation. Ahed Tamini est la Jeanne d’Arc de Nabi Saleh


LOn l’appelle « la blonde » à cause de sa crinière épaisse aux cheveux très bouclés. Ahed Tamimi a été arrêtée aujourd’hui en Cisjordanie par l’armée israélienne. ET son arrestation est significatif par sa notoriété de jeune icône de la lutte palestinienne également au niveau international. En 2018, à seulement 17 ans, il a purgé 8 mois de prison imposés par le tribunal militaire pour avoir giflé deux soldats israéliens dans le village de Cisjordanie. Nabi Saleh. Un geste qui l’a transformée en Jeanne d’Arc de Palestine. Mais son histoire d’activisme commence avec elle.

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Qui est Ahed Tamimi, une militante palestinienne de 22 ans arrêtée par Israël

Ahed Tamimi, rapporte Haaretz, elle a été arrêtée pour un message publié sur les réseaux sociaux en hébreu et en arabe. « Notre message aux troupeaux de colons est que nous vous attendons dans chaque ville, d’Hébron à Jénine. Nous vous massacrerons et vous direz que ce qu’Hitler vous a fait était une plaisanterie. Nous boirons votre sang et mangerons vos crânes. Allons-y, nous vous attendons. »

« Aucune tolérance envers les terroristes et ceux qui soutiennent les terroristes », a écrit le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, dans un tweet, en publiant ci-dessous la photo du moment de l’arrestation et en faisant l’éloge des soldats israéliens.

La mère d’Ahed, Nariman a nié que sa fille ait écrit ce message. « Il existe des dizaines de pages (en ligne) au nom d’Ahed avec sa photo, avec lesquelles elle n’a aucun lien. »

Les parents d’Ahed n’ont rien à voir avec le Hamas mais sont des militants bien connus de Nabi Saleh : ce village de Cisjordanie symbole d’un type particulier de résistance à l’occupation israélienne, non violente et très médiatique. Bassem, le père, arrêté par les forces israéliennes lors d’un raid dans la ville la semaine dernière, et sa mère Nariman.

Ahed Tamimi lors d’une marche pro-palestinienne à Londres en 2019. EPA/ANDY RAIN

Les manifestations non-violentes dans le village de Nabi Saleh

Le village de Cisjordanie Elle connaît une situation de grande instabilité depuis 1977, lorsqu’un groupe de fondamentalistes israéliens a fondé la colonie de Halamish, de l’autre côté de la vallée où elle se trouve. Mais c’est d’autant plus qu’en 2008, des colons israéliens ont décidé de construire des chars à proximité d’un source d’eau historiquement utilisée par les habitants palestiniens, que la protestation Tamimi (presque tout le monde dans le village s’appelle ainsi) a commencé à prendre de l’ampleur. Il en a été de même pour la réponse des soldats israéliens, qui ont surveillé la zone, empêchant les manifestants de s’approcher d’Halamish avec des armes, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.

Chaque vendredi les habitants de Nabi Saleh se rassemblent au centre du village. Ils scandent des slogans, portent des drapeaux palestiniens et du Comité populaire, des enfants avec des casques et des masques à gaz. Ils étaient accompagnés de militants internationaux et de pacifistes israéliens. Leur objectif, depuis des années, a toujours été d’atteindre la source d’eau, qui est aussi devenue un symbole.

En outre, peu après le début des manifestations, avec le soutien de l’association israélienne des droits de l’homme B’Tselemles habitants de Nabi Saleh ont également commencé à réaliser des vidéos pour filmer leurs actions et documenter les mauvais traitements infligés par les soldats israéliens. Des vidéos qui deviennent souvent virales.

Parmi ceux-ci, également la vidéo de Ahed Tamimi, alors enfant: Il a crié et serré les poings vers un soldat israélien.

Puis, à 16 heures, le geste de gifler les soldats israéliens. Parmi les comptes qui diffusent aujourd’hui ces vidéos, celui d’une autre très jeune fille, Janna Jihad: elle se fait appeler la cousine d’Ahed Tamimi et a commencé à publier ses vidéos de dénonciation à l’âge de 13 ans.

Le rôle des vidéos virales

Selon certains observateurs, les adultes de Nabi Saleh ils encouragent les enfants à participer à des manifestations : ils les mettent en danger afin d’exploiter leur image innocente et, à travers eux, parler des abus israéliens de manière médiatique plus efficace. Bref, c’est une forme d’exploitation des mineurs.

Pour d’autres, les manifestations de Tamimi sont un expédient légitime pour protester contre un régime brutal. Il l’a écrit Tikkoun, un magazine israélien de gauche. «C’est le point zéro de la stratégie palestinienne de «résistance civile» conflictuelle mais non violente contre l’occupation».

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