Ab Osterhaus n’aurait pas dû s’asseoir à ‘Unheard News’


Le virologue Ab Osterhaus regarda étrangement autour de lui. Où avait-il fini maintenant ? Assis à côté de lui se trouvait un parlementaire qui a déclaré : « La science n’existe plus vraiment dans ce pays. En face de lui se trouvait un avocat qui pensait que le corona était comme la grippe et « les accidents dans et autour de la maison ». Souriant avec pitié, Osterhaus secoua la tête. Vous l’avez vu penser : ont-ils vraiment dit ça ? Oui, ils l’ont vraiment dit.

Ab dans le Wappieland. Le virologue est venu parler de la pandémie de covid dans la fosse aux lions mardi après-midi : Des nouvelles inédites (NPO2). Le talk-show du nouveau diffuseur Ongehoord Nederland est connu, entre autres, comme un sanctuaire pour les sceptiques du corona. Osterhaus pourrait-il y répondre ? Non. On lui a donné beaucoup d’espace pour dire quelques choses sensées, mais il n’a pas été en mesure de réfuter toutes les bêtises qui lui arrivaient. C’était trop. Il a aussi donné trop souvent une réponse diplomatique et évasive.

Des nouvelles inédites existe depuis deux mois et a déjà diffusé une charge de désinformation et de mauvaise opinion. Les demandeurs d’asile étaient qualifiés de criminels. Poutine agit de manière justifiée et « extrêmement indulgente » en Ukraine. Le diesel est meilleur pour le climat que les voitures électriques. De nombreux invités sont du PVV, du Forum et de ses éclats. L’animatrice Arlette Adriani pose des questions sans point d’interrogation telles que : « C’est une énième gifle à la démocratie… »

Est-ce qu’Osterhaus aurait dû venir ? Je ne pense pas. Quand un scientifique bien connu se lance dans un tel programme, il le rend légitime. Comme Fox News choisit parfois un démocrate pour vous botter le cul, ou la télévision d’État russe un analyste américain. Osterhaus a contribué à donner l’impression qu’il s’agit d’un talk-show normal, plutôt que d’une chaîne de propagande sans sel de l’extrême droite.

Le chanteur punk Abel van Gijlswijk dans Backlight.
Image VPRO

Dans les bras d’un fasciste

Le chanteur punk Abel van Gijlswijk le dirait plus sèchement : « Vous découvrez ce qu’est la liberté / Dans les bras d’un fasciste ». Le leader du groupe punk Hang Youth a été mis à l’honneur en Rétroéclairage VPRO : Rebranding Chaos (lundi, NPO2). Le réalisateur Kees Brouwer en retard voyant que le message anticapitaliste du groupe représente un mouvement de protestation plus large. On voit des manifestations et des concerts, tout cela a l’air chaleureux et rétro, surtout pour un critique de télévision qui a vécu les années quatre-vingt. Comme les groupes punk de l’époque, Hang Youth comprend le pouvoir de l’humour et des chansons courtes et féroces autour d’un slogan.

Utilisant les livres du sociologue et philosophe communiste Slavoj Žižek et du théoricien de la culture socialiste Mark Fisher, le chanteur punk a attaqué le dogme selon lequel il n’y a pas d’alternative au capitalisme. Malheureusement, il ne nous a pas dit à quoi devrait ressembler un monde sans capitalisme. Il a plaidé pour « l’anarchie cornée au beurre », mais cela ne ressemble pas à un modèle économique élaboré.

Van Gijlswijk semblait être une quête supérieure, pour la « connerie primordiale ». Il a déclaré que tout est chaos et que nous couvrons ce chaos avec des histoires. Cela l’a amené à l’ambassade de l’esprit libre, un institut d’ésotérisme occidental. Ils ne sont pas connus comme anticapitalistes, mais le directeur a tenu des propos tellement généraux que Van Gijlswijk a rayonné de reconnaissance.

En fait, c’était aussi un programme plutôt non critique. Le punk a fait des déclarations extrêmes qui n’ont pas été remises en question. Ses partisans sont des « gamins avec une prédisposition aux émeutes », auxquels il fait appel pour réduire en cendres tout le Zuidas. La nostalgie des années 70 et 80 militantes est agréable, mais nous n’avons pas à revenir au terrorisme de gauche de l’époque.

Il serait préférable que Van Gijlswijk lance également un diffuseur. Diffusion AntiKapi. Le radiodiffuseur public peut alors servir à la fois l’extrême gauche et l’extrême droite.

Cette chronique sera rédigée par divers auteurs jusqu’au 25 avril.



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