7,6 millions d’euros à la poubelle ? 400 000 vaccins Novavax expirent bientôt, et personne n’en veut

En octobre de l’année dernière, notre pays s’est engagé à acheter un demi-million de vaccins Nuvaxovid à la société américaine Novavax. Depuis février, environ 423.000 des 510.000 doses commandées ont déjà été livrées en Belgique. Mais le vaccin n’est pas un succès. 575 personnes ont reçu une première injection du vaccin, 281 personnes ont également reçu une deuxième dose et 113 Belges ont reçu une injection de rappel Novavax.

«Lorsque les études cliniques ont été achevées à l’été de l’année dernière, il n’était pas encore certain que les vaccins à ARNm suffisent», explique Dirk Ramaekers, chef du groupe de travail sur la vaccination. « Nous avons suivi une stratégie européenne de répartition des risques en choisissant différents types de vaccins. »

Les vaccins Moderna et Pfizer sont basés sur la technologie ARNm, ceux d’AstraZeneca et Johnson&Johnson sont des vaccins vectoriels et ce vaccin Novavax est à base de protéines. Le vaccin contient de petites particules de la protéine de pointe du coronavirus que notre corps apprend à reconnaître. À cet égard, il s’agit d’un vaccin plutôt classique.

« La Belgique a également souscrit à ce produit pour des raisons de sécurité », indique le cabinet du ministre flamand Wouter Beke (CD&V). « En principe, Novavax a commencé à livrer beaucoup plus tôt qu’il ne l’a fait en réalité et cela a gâché le calendrier. »

Le gouvernement a principalement mis ce vaccin à la disposition des citoyens allergiques aux composants des autres vaccins. Ce groupe est estimé à environ cinq cents. Il est probable qu’ils se soient surtout présentés pour une injection de Novavax.

Un deuxième groupe cible est constitué de personnes qui ont déjà reçu une injection d’un autre vaccin corona, mais qui ont eu des effets secondaires graves. Cela concerne par exemple les problèmes cardiaques, ou les thromboses connues avec le vaccin AstraZeneca. Entre 3 000 et 5 000 Belges entreraient dans cette catégorie.

Enfin, il existe un groupe de citoyens qui ont peur de la technologie de l’ARNm. « Cela concerne les personnes ayant une peur irrationnelle, qui pensent, par exemple, que les vaccins à ARNm rendraient stériles, ce qui est une fausse nouvelle », explique Ramaekers.

« Ce vaccin a répondu à une question », déclare le virologue de la KU Leuven, Marc Van Ranst. « J’étais aussi convaincu qu’il méritait une place dans le menu. Vous ne savez pas non plus à l’avance combien de résistance les vaccins à ARNm offrent.

La campagne de vaccination est arrêtée

Entre-temps, la campagne de vaccination est au point mort. La conférence interministérielle se réunira la semaine prochaine autour d’un quatrième coup, mais avant l’été, il ne sera probablement disponible que pour des groupes à risque spécifiques.

Il n’y a pas non plus d’approbation pour le vaccin Novavax en tant que rappel pour ceux qui ont déjà reçu un autre vaccin. La Belgique est donc laissée pour compte, tout comme certains autres pays de l’UE comme les Pays-Bas. Le prix par dose est gardé secret en Europe, mais est probablement d’environ 18 euros. Coût total pour la Belgique : 7,6 millions d’euros.

La date d’expiration de ces 422 000 vaccins Novavax en stock est le 31 août, à moins que la société pharmaceutique ne puisse bientôt prouver par la recherche qu’ils ont encore une durée de conservation plus longue. Une telle extension se produit régulièrement, dit Ramaekers.

La Belgique fait don des excédents au programme Covax, qui propose des vaccins aux pays en développement, mais ce programme est également à l’arrêt. La campagne de vaccination vacille également dans les pays en développement. Covax demande également que les vaccins proposés aient une durée de conservation d’au moins trois mois supplémentaires.

« Nous tenons compte du fait que nous ne pouvons plus les vendre à Covax », explique Ramaekers.

La Belgique a également signé pour 300 000 vaccins auprès de GSK/Sanofi, qui attendent toujours l’approbation de l’agence européenne EMA.



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