478 millions, c’est trop ! Arrêtez la rénovation luxueuse du Komische Oper

Par Gunnar Schupelius

En d’autres temps, cette rénovation de l’opéra aurait pu être possible, mais pas lorsque la police et les casernes de pompiers tombent en ruine faute d’argent, explique Gunnar Schupelius.

Décidé et annoncé : le Komische Oper ne sera pas seulement rénové, il se verra doté d’un immense bâtiment, d’un toit-terrasse, de nouveaux bureaux, de salles de répétition, d’un magasin et d’un café. Coûts estimés : 478 millions d’euros.

L’Association des contribuables, qui a présenté mercredi l’actuel 51e Livre noir, intitulé : « Déchets publics 2023/24 », s’en défend désormais. Là-bas, Berlin et le Komische Oper sont en tête de liste des gaspillages.

« Les coûts prévus pour la rénovation de l’opéra se sont multipliés ces dernières années », écrit l’association des contribuables. Jusqu’en 2019, des « coûts totaux de 80 millions d’euros » étaient évoqués, mais « en juin 2023, l’audit » a connu une augmentation soudaine à 477,9 millions d’euros.

Le président de l’Association des contribuables, Reiner Holznagel, qualifie cette explosion des coûts d’« utilisation imprudente de l’argent des contribuables ». C’est toujours poliment dit.

La reconstruction du bâtiment du Komische Oper remonte à 1967, il est donc urgent de le rénover. Mais la rénovation s’est transformée en une énorme rénovation, un agrandissement à grande échelle.

Les architectes se sont vraiment déchaînés : il n’y avait pas de plafond de prix. Le projet gagnant a été choisi sans prêter aucune attention à l’argent, sur la base de la devise : si nous l’aimons, nous le construirons.

Et bien sûr, cela ne restera pas au montant mentionné. On le sait, le prix de la rénovation de l’Opéra d’État (2010-2017) a presque doublé, passant de 240 à 440 millions d’euros. Le Komische Oper coûterait donc 900 millions d’euros.

Autrefois, on aurait pu prendre une telle décision, mais aujourd’hui, une telle imprudence est interdite. Il existe désormais une grave urgence budgétaire. C’est tellement grand qu’il n’y a même pas assez d’argent pour rénover la police et les casernes de pompiers. Beaucoup d’entre eux semblent pires que le Komische Oper.

Le retard dans la rénovation des commissariats de police est estimé à 2,1 milliards d’euros et celui des pompiers à 384 millions d’euros. C’est le montant qu’il faudra pour réparer les bâtiments.

Grâce à la somme désormais mise à disposition pour le Komische Oper, toutes les casernes de pompiers de Berlin ou au moins un quart de tous les commissariats de police pourraient être rénovées.

Pour qu’il n’y ait pas de malentendu : je ne considère pas le Komische Oper comme superflu, bien au contraire, c’est un joyau du paysage culturel et un lieu d’attraction pour les foules. Mais il en sera ainsi même sans la monstrueuse conversion.

C’est comme Stuttgart 21 ou BER : les projets deviennent incontrôlables.

Le plan financier du Komische Oper est complètement absurde, un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Il est encore temps d’affiner les plans.

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