Écouter Cruz Cafuné est la garantie que vous apprendrez quelque chose de nouveau ce jour-là. Ce n’est pas une connaissance farfelue ou hautement technique, c’est une connaissance populaire. Mais il l’assemble dans ses paroles pleines de références, les unes après les autres. Il faut connaître la culture rap, la mode ou le sport. Et, bien sûr, savoir se référer à la marijuana avec plus de sept phrases ou mots différents. ‘4 PREZ’, un single qui fait partie de son dernier et vaste album, surprend par sa production, peu courante dans l’écosystème rap actuel. Elle a les caractéristiques pour être notre chanson du jour.
‘I Move With God’ est la dernière œuvre de l’artiste. Il y a au total vingt-trois chansons qui mêlent des collaborations de très haut niveau et des paroles instructives de Cruzzi. Westside Gunn, Quevedo, La Pantera, Hoke, LaBlackie, Boj ou encore Miky Woodz font partie de ceux qui ont rejoint les chansons du rappeur.
Dans cet album, le sérieux ne manque pas. Cruz Cafuné montre dans ses vers les remords que peut provoquer le fait de s’éloigner de chez soi et de sa famille pour réaliser un rêve, pour accomplir son travail. Renommée et plaisir personnel ne vont parfois pas de pair et il place toujours Tenerife, son île, comme le phare qui éclaire le chemin du retour.
‘4 PREZ’ n’est pas un sujet sensible, mais même ainsi, la référence à sa maison ne manque pas, ce lien toujours présent dans ses chansons. « Excursions en jetski dans les criques juste toi et moi / Abama, juste toi et moi ». Des paroles simples et très traditionnelles, mais toujours la référence à son île. Abama est un hôtel de luxe sur la côte de Tenerife.
Ce ne sont pas des rimes ou des rythmes compliqués, mais ils sont variés. La base est proche de la house des années 90 et d’un R&B adapté à l’oreille actuelle. La différence est en deux choses. La base, qui se prête aux paroles rappées ou chantées, s’adapte à l’humeur du rappeur. Mais le sceau de l’identité est dans les mots, dans l’histoire. Ce n’est pas nouveau, mais c’est personnel. Fierté canarienne et amour pour ce qui n’est pas accessible à tous. Et pas seulement parler du matériel.