253 communes belges ne respectent pas les droits de l’homme en raison d’une interdiction de mendier

Bien que la mendicité ne soit plus une infraction pénale dans notre pays depuis 1993, 253 communes belges ont une interdiction de mendier. En interdisant la mendicité par des mesures fondées sur les pouvoirs de la police, les villes et municipalités violent les droits et la dignité humaine des mendiants. C’est ce qu’affirment l’Institut fédéral des droits de l’homme (FIRM) et le Centre de lutte contre la pauvreté.

L’Institut fédéral des droits de l’homme (FIRM) et le Centre de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale ont analysé l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) reconnaissant que le droit de mendier est protégé par la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). ).

Selon la Cour européenne des droits de l’homme, lorsque des personnes en situation de pauvreté sont empêchées de subvenir à leurs besoins fondamentaux par la mendicité, leur dignité humaine s’en trouve affectée. « La Cour a reconnu que la mendicité est un droit de l’homme, et qu’une interdiction générale de la mendicité n’est donc en aucun cas admissible », conclut Martien Schotsmans, directeur du FIRM.

Règles de mendicité

Sur les 581 villes et municipalités qui ont fait l’objet d’une enquête du FIRM et du Centre d’appui à la lutte contre la pauvreté, 305 se sont avérées avoir une réglementation de la mendicité. « Pour 253 d’entre eux, l’analyse montre qu’au moins une disposition de la réglementation locale sur la mendicité pose problème, comme l’interdiction de mendier avec des animaux, de montrer des mutilations en mendiant ou encore l’interdiction de mendier à des endroits précis », précise Henk Van Hootegem. , coordinateur du centre interfédéral d’appui à la lutte contre la pauvreté.

Parmi les villes et municipalités étudiées, 52 villes et municipalités ont des réglementations sur la mendicité qui ne violent pas les droits de l’homme. Le droit de mendier n’est pas un droit absolu, donc un mendiant ne peut jamais violer les droits d’autrui en étant agressif ou insistant. Le Centre d’appui anti-pauvreté et le FIRM rappellent que la nuisance doit effectivement être démontrée.

Bons exemples

Dans le Cahier, le FIRM et le Centre d’appui à la lutte contre la pauvreté donnent de bons exemples de la manière dont les villes et les communes traitent la mendicité. Les deux institutions décident que l’assistance est préférable à la punition des personnes vivant dans la pauvreté. Enfin, le Centre interfédéral de lutte contre la pauvreté et le FIRM rappellent que la cause profonde de la mendicité est la situation d’extrême pauvreté dans laquelle se trouvent les personnes concernées.

« Dans ce contexte, il est de la responsabilité des gouvernements, à tous les niveaux de gouvernement, non seulement de protéger les personnes les plus vulnérables de notre société, mais aussi de mettre en œuvre des politiques structurelles visant à résoudre durablement les situations de pauvreté », décident-ils.



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