2,4 millions d’euros de pots-de-vin ! C’est le manoir du patron de la mafia des ordures


Par Michel Sauerbier

Costume cher, villa chic, nouveau SUV Benz. Dirk-Uwe M. (68 ans) est le principal accusé dans le plus grand processus de corruption depuis des années. Mais qu’a fait l’ex-patron de la société publique d’élimination des déchets MEAB avec les 2,4 millions d’euros de pots-de-vin ?

La réponse est chic dans la banlieue de Berlin : une grande villa nouvellement construite avec un portail à colonnes sur 1 500 mètres carrés de terrain. De la maison de jardin, vous pouvez voir le bassin d’agrément avec le pont en bois. Dirk-Uwe M. gare son SUV Mercedes dans le double garage.

L’ex-patron des dépotoirs de Berlin-Brandebourg lisait avec impatience des dossiers devant le tribunal de district de Neuruppin mardi.

Jusqu’à présent, il est resté silencieux sur les centaines d’accusations. Corruption, infidélité, évasion fiscale. Son avocat : « Monsieur M. fera une déclaration ultérieurement. »

L’ex-patron du MEAB Dirk-Uwe M. (68 ans) s’est tu mardi sur le banc des accusés Photo: Michael Sauerbier

Mais les financiers Klaus A. (61 ans) et Günther H. (65 ans) veulent bientôt témoigner. H. avait déjà admis des paiements aux parrains des ordures lors de l’interrogatoire de police. Les enquêteurs l’avaient surpris en train de remettre l’argent à Dirk-Uwe M.

De 2012 à 2019, les patrons de l’entreprise auraient régulièrement graissé le patron du MEAB. En retour, selon l’acte d’accusation, le patron des ordures leur a accordé des millions en contrats de construction et d’étanchéité de décharges.

Il ramassa l’argent en espèces dans des enveloppes. Parfois à l’aéroport de Tegel, parfois sur l’autoroute, au restaurant « Eiffel » de Berlin ou à l’hôtel Dorint de Potsdam.

Le parrain des ordures aurait payé plusieurs fois des voyages de luxe : Bahamas, Thaïlande, Cuba, Amérique du Nord : quatrième passion chère de Dirk-Uwe H. – en plus des carrosseries Mercedes (SL, cabriolet), villa et billets annuels VIP pour les jeux Hertha et Alba.

Nous avons tous payé sa vie de luxe – avec nos frais de poubelle. Selon l’acte d’accusation, les sociétés de corruption facturaient « au moins 20% au-dessus des prix du marché ». Maintenant, la société d’élimination MEAB veut réclamer le remboursement des dommages.

A suivre le 20 décembre.



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