« L’armée russe a attaqué le théâtre dramatique de Marioupol où se cachaient un grand nombre de civils », a déclaré le parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, sur Twitter. « On ne sait pas combien de personnes sont mortes sous les décombres. » Le parlement mentionne également des combats acharnés. Il y aurait plusieurs morts : « On ne sait pas s’il y a des survivants. »
Selon les autorités de la ville, citées par l’agence de presse Interfax Ukraine, les « occupants russes » ont largué une « puissante bombe » sur le bâtiment, « où se cachaient des centaines de citoyens de Marioupol ». La partie centrale du bâtiment se serait effondrée.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déjà ouvertement condamné cet « horrible crime de guerre ». « Le bâtiment a été complètement détruit », a-t-il déclaré sur Twitter. Selon lui, les Russes devaient savoir qu’il ne s’agissait pas d’une cible militaire, mais d’un abri civil. Il a également publié des photos du bâtiment avant et après l’attaque présumée sous son tweet.
Le maire a déclaré à la BBC qu’il y avait entre 1 000 et 1 200 personnes dans le bâtiment. Selon des images satellites prises lundi, le mot russe pour « enfants » a été peint à la fois devant et derrière le théâtre.
Milice néo-nazie
Cependant, les Russes nient être derrière les bombardements. Le ministère russe de la Défense affirme qu’il s’agit d’une action du bataillon Azov : une milice néo-nazie qui a été intégrée à la Garde nationale ukrainienne en 2014.
Le ministère affirme dans un message, diffusé via l’agence de presse d’Etat russe Tass, que le bataillon Azov aurait placé des explosifs dans le bâtiment. Le ministère nie toujours qu’il s’agisse d’un raid aérien sur le bâtiment du théâtre et prétend en même temps que des civils étaient pris en otage.
Moscou a également accusé le bataillon Azov d’avoir bombardé la maternité de la ville. Les images de cet attentat ont provoqué l’indignation dans le monde entier.
Marioupol est assiégé par les Russes depuis plus de deux semaines. Les habitants sont sans électricité ni ravitaillement. Ces derniers jours, des milliers de civils à bord de véhicules ont pu quitter la ville encerclée par une voie d’évacuation spéciale.
Le bombardement du bâtiment du théâtre mercredi n’a pas été la seule tragédie. Selon l’Ukraine, un groupe de civils qui voulaient fuir Marioupol ont été tués dans une attaque à la roquette russe. Les autorités ont montré des photos et des séquences vidéo d’un véhicule noirci. Des enfants feraient également partie des victimes. Le nombre exact de décès n’a pas encore été déterminé.