En raison de la montée des tensions, la police a dû utiliser des gaz lacrymogènes lors de la marche blanche que la mère du garçon, Mounia, avait elle-même appelée. La femme a laissé tomber le mot «rébellion» au préalable, mais son entourage a souligné que la paix et la justice devraient être centrales. Juste avant le début de la réunion, la mère a pris la parole. Elle a souligné que Nahel était un gars sympathique qui était toujours prêt à aider les autres. « Mais ils m’ont maintenant pris mon bébé. »
La femme était assise sur une camionnette et portait un T-shirt sur lequel on pouvait lire « Justice pour Nahel ». Dans son sillage, des milliers de participants ont suivi avec des banderoles et des pancartes indiquant « Police kill ». Ils ont également scandé des slogans tels que « Pas de justice, pas de paix », « Police, assassins » et « Tout le monde déteste la police ». La marche a commencé pacifiquement, mais la police a dû tirer des gaz lacrymogènes après la montée des tensions. Un bâtiment a également été incendié.
La police est également préparée à des troubles plus tard dans la journée. Cinq mille agents sont déployés dès aujourd’hui à Paris et en banlieue. Ils doivent faire face à d’éventuelles nouvelles violences après des émeutes ces deux dernières nuits après la mort d’un jeune de 17 ans par balle par un policier à Nanterre. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Selon Darmanin, « quatre fois plus » de forces de sécurité seront déployées ce soir qu’hier soir. Puis 9 000 hommes de sécurité ont été déployés en France. Le président Emmanuel Macron a tenu ce matin une réunion de crise avec plusieurs ministres et a dénoncé les violences « irresponsables » contre « les institutions et la République ». Au départ, le président a déclaré que « les prochaines heures » sont celles de « la contemplation et du respect ».
Pour l’heure, le conseil de crise n’a pas activé l’état d’urgence. Cela s’est produit lors des émeutes de 2005, mais ce n’est « pas une option envisagée aujourd’hui », a déclaré une source gouvernementale française à l’agence de presse AFP.
« Justice pour Nahel »
A Nanterre et dans d’autres banlieues parisiennes, c’était de nouveau agité la nuit dernière suite à la mort de Nahel, 17 ans, par une balle de policier. Les officiers ont été bombardés de cocktails Molotov, de pierres et de feux d’artifice, entre autres. La police a tiré des balles en caoutchouc sur les émeutiers.
Ils ont défoncé les rues et érigé des barricades, scandant des slogans tels que « justice pour Nahel » et « mort à la police ». La foule en colère a mis le feu à des voitures, des camions et des poubelles. Une prison a été bombardée de feux d’artifice, dans le faubourg de Garges-lès-Gonesse même la mairie a brûlé. Au moins 150 personnes ont été arrêtées.
C’était aussi agité dans d’autres villes françaises et la police a dû agir. Ce fut le cas à Paris, Amiens, Rouen, Lille, Roubaix, Dijon, Lyon, Nice et Toulouse, entre autres. La Première ministre Elisabeth Borne a annulé une visite de travail car les « tensions de ces derniers jours nécessitent toute l’attention du gouvernement ».
Balle policière
Nahel était au volant d’une voiture mardi matin qui a été arrêtée pour un contrôle routier par deux motards. Nahel a accéléré et est parti rapidement. L’un des deux agents a alors tiré sur la voiture, tuant le jeune conducteur. Au départ, la police a affirmé qu’un policier avait tiré lorsqu’un véhicule est entré en collision avec deux motocyclistes de la police.
Cependant, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre que ce n’était pas le cas. L’un des deux agents a tenu Nahel à bout portant alors que sa voiture était à l’arrêt. Alors que Nahel s’éloignait, l’officier lui a tiré une balle dans la poitrine. Auparavant, il avait été entendu: « Vous recevez une balle dans la tête. »
La mort de Nahel a suscité beaucoup d’émotions en France. Une série de personnalités nationales, du chef de l’Etat Emmanuel Macron au capitaine de l’équipe nationale de France de football Kylian Mbappé, ont exprimé leur désapprobation face à l’incident. Députés et membres du gouvernement ont observé une minute de silence à l’Assemblée nationale mercredi après-midi en hommage à l’adolescent.