▶ Hôtel de ville en feu, prison bombardée de feux d’artifice : Macron qualifie d' »irresponsables » les nouvelles tensions en banlieue parisienne


La police était en mouvement avec 2.000 agents en banlieue parisienne, 800 de plus que la veille. Les officiers ont été bombardés de cocktails Molotov, de pierres et de feux d’artifice, entre autres. La police a tiré des balles en caoutchouc sur les émeutiers. Ils ont brisé les rues et érigé des barricades, scandant des slogans tels que « justice pour Nael » et « mort à la police ».

Des voitures de police et des postes de police ont été incendiés, ici et là une vitre a été brisée. A Fresnes, une banlieue parisienne près de l’aéroport d’Orly, des émeutiers ont déclenché un feu d’artifice à l’entrée d’une prison locale, déclenchant une sirène. La police a réussi à les empêcher d’entrer dans la prison.

À 2 heures du matin, la police de la région avait procédé à 77 arrestations. Ce nombre a été ajusté à 150 dans la matinée. On ne sait pas si et combien de personnes ont été blessées la nuit dernière.

C’était aussi agité dans d’autres villes françaises et la police a dû agir. Ce fut le cas à Paris, Amiens, Rouen, Lille, Roubaix, Dijon, Lyon, Nice et Toulouse, entre autres.

A Nanterre et dans d’autres banlieues parisiennes, on assiste à nouveau à de violents troubles dans la nuit de mercredi à jeudi suite au décès de Naël, 17 ans.ImageAFP

Le président Emmanuel Macron dénonce les violences « irresponsables » contre « les institutions et la République » et tient ce matin des consultations de crise avec plusieurs ministres au ministère de l’Intérieur. Au départ, le président a dit espérer que « les prochaines heures » seront celles de « la contemplation et du respect ».

La Première ministre Elisabeth Borne a annulé une visite de travail car les « tensions de ces derniers jours nécessitent toute l’attention du gouvernement ».

La mère de Naël a appelé à une marche blanche silencieuse plus tard cet après-midi.

La police est bombardée de feux d'artifice.  Image ANP/EPA

La police est bombardée de feux d’artifice.Image ANP/EPA

Balle policière

Naël était au volant d’une voiture mardi matin qui a été arrêtée pour un contrôle routier par deux policiers à moto. Naël a accéléré et est parti vite. L’un des deux agents a alors tiré sur la voiture, tuant le jeune conducteur. Au départ, la police a affirmé qu’un policier avait tiré lorsqu’un véhicule est entré en collision avec deux motocyclistes de la police. Cependant, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre que ce n’était pas le cas. L’un des deux agents a tenu Naël à bout portant alors que sa voiture était à l’arrêt. Alors que Naël s’éloignait, l’officier lui a tiré une balle dans la poitrine. Auparavant, il avait été entendu: « Vous recevez une balle dans la tête. »

La mort de Naël a suscité beaucoup d’émotions en France. Une série de personnalités nationales, du chef de l’Etat Emmanuel Macron au capitaine de l’équipe nationale de France de football Kylian Mbappé, ont exprimé leur désapprobation face à l’incident. Députés et membres du gouvernement ont observé une minute de silence à l’Assemblée nationale mercredi après-midi en hommage à l’adolescent.

Un homme essaie de se protéger des gaz lacrymogènes.  ImageAFP

Un homme essaie de se protéger des gaz lacrymogènes.ImageAFP



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